Le glaucome est une maladie oculaire qui altère le nerf optique, ce dernier est responsable de la transmission des images réceptionnées par l'œil vers le cerveau. Le principal facteur de risque de glaucome est l’élévation de la pression intraoculaire, provoquée par une diminution de l’évacuation de l’humeur aqueuse en dehors de l’œil. Il en résulte une pénalisation du champ visuel de la personne.
Le glaucome est une maladie insidieuse car en dehors du glaucome aigu - le moins fréquent - aucune douleur n’est ressentie. Lorsque les symptômes visuels sont perçus, la maladie est déjà bien avancée, c’est pourquoi il est indispensable de la dépister lors d’examens réguliers chez un ophtalmologiste. De plus, c'est la périphérie du champ visuel qui est concernée ce qui rend les premiers symptômes visuels difficiles à réaliser par la personne concernée.


Vision sans glaucome à gauche, avec glaucome photo de droite : le champ visuel est réduit.
L'ophtalmologiste dépiste le glaucome en mesurant d’une part la pression intraoculaire, c‘est-à-dire la pression à l’intérieur de l'œil qui est indépendante de la pression artérielle, d’autre part en réalisant un examen anatomique de l'œil, dont un « fond d’œil » qui permet de vérifier l’état de la tête du nerf optique située au fond de l'œil, aussi appelée la papille optique.
Il arrive qu’un glaucome soit diagnostiqué alors que la pression de l’œil est normale : c’est « le glaucome à pression normale ». Si la tête du nerf optique est plus excavée que « la norme », il y a suspicion de glaucome. Bien entendu, il peut arriver que la papille présente une excavation constitutionnelle, innée, sans signification pathologique.

La pression intraoculaire est régie par l’humeur aqueuse, liquide qui remplit l’œil entre la cornée et le cristallin. L’humeur aqueuse est normalement évacuée au travers d’un filtre appelé trabéculum.
Lorsque le trabéculum qui fait donc office de filtre se bouche (1 du schéma), la bonne circulation de l’humeur aqueuse est perturbée, cela provoque une augmentation de la pression intraoculaire (2) qui va elle-même altérer le nerf optique (3). La fonction du nerf optique est essentielle car celui-ci véhicule les informations visuelles vers le cerveau, son altération provoque donc des pertes de vision dans le champ visuel.

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Il existe deux formes de glaucome :

Le glaucome à angle ouvert
Le glaucome le plus courant est le glaucome à angle ouvert, ce glaucome est chronique c’est-à-dire qu’il a la particularité de se développer très lentement. Il est lié au mauvais fonctionnement du filtre d'évacuation, le trabéculum. La maladie débute le plus souvent autour de 30 ans, le sujet constate une réduction de son champ de vision qu’au bout de 10 ans, 20 ans… L’écartement initial entre l’iris et la face arrière de la cornée est conservé. Cette forme de glaucome est indolore et ne peut être dépistée que par des examens ophtalmologiques réguliers.
L’impact sur le nerf optique est définitif et irréversible, l’objectif du traitement sera de stopper l’évolution de la maladie. Les zones du champ visuel perdues ne peuvent pas être restaurées.

Le glaucome à angle fermé
Le glaucome à angle fermé est lui un glaucome aigu : il peut se caractériser par de brutales et fortes douleurs aux yeux, un œil dur et une baisse de la vue. Ce blocage de l'évacuation de l'humeur aqueuse est dû à l’accolement momentané de l’iris sur le filtre d’évacuation, le trabéculum. Il touche le plus souvent les hypermétropes.
Ceci est une urgence qui devra être traitée rapidement : le traitement consiste à créer une ouverture dans l’iris au laser – une iridotomie. Pris en charge à temps, ce glaucome est réversible.
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D’autres glaucomes existent mais ils sont plus rares :
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Le glaucome congénital : il est dû à une malformation de l’angle entre l’iris et la cornée. C'est une cause majeure de cécité dès les premiers jours de vie qui nécessite une chirurgie en urgence pour enrayer les complications dues à la distension du globe oculaire sous l'effet de l'hypertonie intraoculaire. Son incidence est estimée à 1 sur 18 500 naissances** en Europe occidentale. Dans 75% des cas il touche les 2 yeux. Dans un peu moins de la moitié des cas, il y a présence de buphtalmie : c’est une augmentation du volume du globe oculaire.*
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Le glaucome juvénile : la maladie débute avant 6 ans, il n’y a pas de buphtalmie.
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Le glaucome traumatique : ce glaucome chronique est secondaire à une contusion.
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Le glaucome tumoral : secondaire au développement d’une tumeur intraoculaire (mélanome, rétinoblastome)
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Le glaucome néovasculaire : glaucome secondaire dû à une prolifération de néovaisseaux et d’un tissu fibreux sur l’iris et dans l’angle entre l’iris et la cornée.
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Les glaucomes de formes chroniques nocturnes : très trompeuses car indolores, elles sont marquées par des poussées de pression à bas bruit. Des douleurs qui réveillent la nuit ou le matin au réveil, se calmant rapidement après avoir allumé la lumière, doivent faire suspecter de tels mécanismes et être signalées à un ophtalmologiste.
Sources : * Dictionnaire d’ophtalmologie par le Professeur Yves Pouliquen, ** Rapport SFO 2017, Ophtalmologie pédiatrique, par le Dr D. DENIS.
+ SFO Société Française d'Ophtalmologie de mai 2014 "L’ophtalmologie en 2014 : Performance et sur mesure !". Rédaction sur le glaucome : Professeur Jean‐Paul RENARD, PU‐PH, Hôpital du Val‐de‐Grâce, Paris; Docteur Eric SELLEM, Centre Ophtalmologique Kleber, Lyon.
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Cet article a été rédigé par Le comité éditorial et mis à jour le 17/02/2021.