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Quelle est la différence entre un ophtalmologue et un orthoptiste ? L’orthoptiste est un professionnel de santé qui assure des actes de rééducation et de réadaptation de la fonction visuelle, qui participe à des actions de dépistage des troubles visuels, et pratique des examens complémentaires nécessaires à l’exploration de la vision.
En qualité d'auxiliaire médical, l'orthoptiste a pour interlocuteur privilégié le médecin ophtalmologiste. L'orthoptiste exerce sur ordonnance médicale ou dans le cadre d’un protocole organisationnel sous l'égide de l'ophtalmologiste.
Depuis avril 2020, tout comme les opticiens, les orthoptistes peuvent également assurer le renouvellement et l'adaptation d'équipements optiques - les verres correcteurs et les lentilles de contact -, sous certaines conditions (détaillées ci-dessous).
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En 2016, un décret* a élargi les compétences de l'orthoptiste.
En cas d’urgence et en l’absence d’un médecin, l’orthoptiste est habilité à accomplir les premiers actes de soins nécessaires en orthoptie. Un compte-rendu des actes accomplis dans ces conditions est transmis au médecin dès son intervention.
Du fait de la faiblesse démographique des médecins ophtalmologistes, ces derniers peuvent définir un protocole organisationnel qui permet à un orthoptiste de participer à la prise en charge de ses patients. Ce protocole peut concerner la préparation par l’orthoptiste de l’examen médical du médecin ophtalmologiste ; le suivi par l’orthoptiste d’un patient dont la pathologie visuelle est déjà diagnostiquée, afin de vérifier que l’état reste stabilisé (glaucome, diabète...).
Depuis avril 2020**, les orthoptistes peuvent, comme les opticiens, assurer le renouvellement et l’adaptation des prescriptions en verres correcteurs et en lentilles de contact. Et cela sous certaines conditions : la réalisation d’un examen de la réfraction (examen de la vue), la vérification qu’il n’y a pas d’opposition du médecin expressément indiquée sur l'ordonnance pour ce renouvellement, la date de l’ordonnance initiale.
Pour ce qui est des verres correcteurs, l’orthoptiste peut adapter les corrections optiques des prescriptions médicales initiales datant :
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de moins de 1 an pour les patients âgés de moins de 16 ans,
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de 5 ans pour les patients de 16 à 42 ans,
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de 3 ans pour les patients de 42 ans et plus.
Pour ce qui est des lentilles de contact, il peut adapter les corrections optiques des prescriptions initiales
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de moins de 1 an pour les patients âgés de moins de 16 ans,
-
de 3 ans pour les patients âgés de 16 ans et plus.
Après ce renouvellement, l’orthoptiste doit reporter sur l’ordonnance l'adaptation de correction réalisée, indiquer ses nom, prénom, qualité, identifiant d'enregistrement réalisé conformément à l'article L. 4342-2, dater et signer cette modification puis en informer le prescripteur, c'est-à-dire l'ophtalmologiste, par tout moyen garantissant la confidentialité des informations transmises.

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Mieux comprendre en vidéo. Snof 2017.
La mission de l'orthoptiste, qu'est-ce qu'un bilan orthoptique ?
Les actes de rééducation et de réadaptation de la fonction visuelle font suite à un bilan orthoptique : bilans d’évaluation des capacités visuelles en rapport avec une bonne utilisation de la vision au quotidien.
Les actes d’exploration fonctionnelle consistent en la réalisation d’examens complémentaires :
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périmétrie et campimétrie: analyse du champ visuel
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étude de la sensibilité aux contrastes, de la vision nocturne
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exploration du sens chromatique : vision des couleurs
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mesure de l’adaptation à l’obscurité
-
Rétinographie mydriatique et non mydriatique. Les médicaments nécessaires à la réalisation sont prescrits par le médecin
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Tonométrie sans contact.
C’est ainsi que des troubles de la vision pourront être dépistés, des traitements proposés, et un suivi instauré. Troubles visuels tels que :
-
le strabisme : un œil dévie de façon permanente ou de temps en temps. Il est dit « convergent » si la déviation se fait vers le nez, « divergent » si c’est vers la tempe, « vertical » si c’est vers le haut ou le bas
-
l'amblyopie fonctionnelle : du grec « vue faible », c’est une insuffisance grave de l’acuité visuelle d’un œil par non stimulation d’une voie visuelle dans l’enfance
-
le déséquilibre binoculaire : perturbation du travail des 2 yeux ensemble entraînant souvent fatigue visuelle, maux de tête et perte d’efficacité
-
les hétérophories : déviation des axes visuels plus ou moins bien contrôlée qui perturbe la fixation soutenue, et ainsi limiter la concentration
-
les déficiences visuelles : perte de vision centrale (DMLA…), perte de vision périphérique (rétinite pigmentaire…), perturbation de l’imagerie rétinienne (troubles des milieux...), déficits neurovisuels suite à des pathologies cérébrales (AVC, rupture d’anévrisme opéré…) tels qu’hémianopsie, héminégligence… générant une situation de malvoyance
Quand rencontrer l'orthoptiste ?
Sur prescription médicale ou dans le cadre d'un protocole organisationnel du médecin ophtalmologiste, l’orthoptiste est habilité :
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à réaliser des examens de vue, à mesurer l’acuité visuelle et à définir la puissance optique correctrice. Les médicaments nécessaires à l‘acte étant prescrits par le médecin.
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à réaliser les séances d’apprentissage à la manipulation et à la pose des lentilles de contact oculaire et des "verres scléraux" (lentilles de contact spéciales, par exemple pour kératocône, aniridie, iridectomie...).
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à participer, sous la responsabilité d’un médecin en mesure d’en contrôler l’exécution et d’intervenir immédiatement, aux enregistrements effectués à l’occasion des explorations
fonctionnelles suivantes :
-
angiographie rétinienne, à l’exception de l’injection qui est effectuée par un professionnel de santé habilité
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électrophysiologie oculaire
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biométrie oculaire avec contact
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pachymétrie avec contact
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l’interprétation des résultats est de la compétence du médecin responsable de l’exécution de l’examen.
L'orthoptiste collabore étroitement avec l’ophtalmologiste mais il coopère également :
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avec l'opticien, notamment pour les adaptations prismatiques et particulièrement dans le cadre d’une prise en charge de la personne malvoyante : collaboration dans le choix et le suivi de l’apprentissage d'aides visuelles
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avec tous les professionnels de la rééducation et de la réadaptation (ergothérapeutes, orthophonistes, psychologues, éducateurs spécialisés…)
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avec tous les médecins : médecins du travail, médecins scolaires, médecins généralistes, pédiatres, médecins physiques, urologues, neurologues, gériatres…
En savoir plus
Pour tous les âges de la vie, du nourrisson à la personne âgée, par ses conseils et ses informations, il contribue à la prévention et à l’éducation sanitaire des patients, pour exemples :
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Le retentissement de déficience de l’organe de l’œil sur la vision quotidienne,
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L’aménagement du poste de travail,
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L’éclairage,
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La distance de fixation adaptée à la tâche : lecture, écran d’ordinateur, télévision,…
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Les systèmes optiques :
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prismes en cas de défaut de convergence, de divergence…
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choix du grossissement pour les aides optiques pour malvoyants, présentation et aide à l’utilisation des aides visuelles …
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La bonne observance des traitements : glaucome, diabète…
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L’auto surveillance :
-
En cas de malvoyance, après une rééducation spécifique de la fonction visuelle, il met en œuvre un entraînement approprié pour une bonne utilisation des aides optiques.
Répartition des actes de rééducation selon les âges de la vie :

Où rencontrer l'orthoptiste ?
Si la majorité des orthoptistes exerce en libéral, ils peuvent être également salariés dans les hôpitaux, les cliniques privées, les cabinets médicaux, les dispensaires, les centres de soins, les réseaux de santé. Certains ont des activités mixtes.
Tous exercent uniquement sur prescription médicale (ordonnance d’un médecin).
Bon à savoir :
L’orthoptiste, quel que soit son mode d’installation, peut se rendre au domicile du patient, dans les crèches, les haltes-garderies, les écoles, les maisons de retraite.
En effet, il peut être acteur de projets thérapeutiques élaborés au sein des établissements spécialisés pour personnes handicapées (CAMPS, centres de soins..).
Si l’orthoptiste exerce en libéral, l’intervention au domicile est notifiée sur l’ordonnance.
Historique :
Historiquement, c’est en 1929 en Angleterre que la première école et le premier service d’orthoptie ont été créés par Mary MADDOX. Cette « Ecole d’entrainement orthoptique MADDOX » répond aux besoins de rééducation des strabiques et suscite l’intérêt des ophtalmologistes.
Il faudra attendre 1938 pour que la pratique de l’orthoptie se développe en France.
C’est une profession très féminisée comptant 92% de femmes et 8% d’hommes.
Comment devenir orthoptiste ?
La formation des orthoptistes est universitaire, le programme des études est défini par décret (Arrêté du 16 décembre 1966 - Education nationale, Affaires sociales).
La durée des études est de trois ans après le BAC, suite à un concours d’entrée qui se passe début septembre. Chaque lieu de formation a ses propres modalités et dates limites d’inscription.
Pour accéder au concours, les candidats doivent justifier du baccalauréat de l’enseignement secondaire ou d’un titre équivalent. Dans certaines U.F.R., une préinscription est obligatoire, l’inscription définitive n’étant autorisée qu’après un entretien du candidat avec les responsables de la formation.
Aucune dispense de scolarité n’est accordée (diplôme d’infirmière, d’opticien, visiteur médical, licences…), il n’y a pas de limite d’âge mais chacun doit passer l’examen d’entrée.
L’obtention du diplôme « Certificat de capacité d’orthoptiste » donne droit à la libre installation et aux différents modes d’exercices précités, et à l’accès de plein droit en licences de sciences sanitaires et sociales et en licence de sciences de l’éducation.
La filière de formation des orthoptistes entre dans la réforme des diplômes de l’enseignement supérieur L, M, D (Licence, Master, Doctorat). Les programmes de formation sont en cours d’élaboration. (Article rédigé en septembre 2011)
Démographie :
En 2016, on peut compter sur la France entière 4 876 orthoptistes, dont 3 014 libéraux, 658 salariés hospitaliers et 1 204 autres salariés (source Etudes et Statistiques de la DREES, 2016).
La répartition des orthoptistes sur le territoire français présente quelques hétérogénéités, avec des concentrations plus importantes dans les grandes villes (Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille, Toulouse).
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Cet article a été rédigé par Le comité éditorial et mis à jour le 29/04/2020.
* Décret no 2016-1670 du 5 décembre 2016 relatif à la définition des actes d’orthoptie et aux modalités d’exercice de la profession d’orthoptiste.
** Décret n° 2020-475 du 24 avril 2020 portant diverses dispositions relatives aux professions d'orthoptiste, d'opticien-lunetier et de pédicure-podologue