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#Santé

Thérapie optogénétique, une algue pour voir à nouveau ?

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OPTICIENS ORTHOPTISTES OPHTALMOLOGISTES
15/04/2019

Dans notre article "Recherche et maladies des yeux : l'actualité sur les implants rétiniens", Serge Picaud, directeur de recherche Inserm à l’Institut de la Vision à Paris, nous parlait des derniers progrès réalisés par son équipe avec les implants rétiniens. Il évoque aujourd’hui avec nous un autre axe de recherche plein de promesses : la thérapie optogénétique.

Qu’est-ce que la thérapie optogénétique ?

Il s’agit d’une approche thérapeutique réparatrice qui consiste à modifier génétiquement des neurones pour les rendre sensibles à la lumière, grâce à l’expression d’une protéine d’algue unicellulaire photosensible. Quand les patients perdent leurs photorécepteurs dans des maladies de la rétine, nous voulons réintroduire dans leur rétine aveugle une sensibilité à la lumière. A l’Institut de la Vision, nous avons pu valider cette approche thérapeutique en exprimant la protéine d’algue dans les neurones d’une rétine de primate non-humain. On a pu démontrer que la résolution obtenue est suffisante pour reconnaître une lettre ou encore le passage d’une barre dans le champ de vision. Ces résultats ont servi à monter le dossier pour passer en phase d’essai clinique. Une étape clinique qui vient de commencer avec l’injection du vecteur de thérapie génique chez un patient. Il va maintenant falloir montrer que cette nouvelle perception visuelle permet de voir, de lire... Beaucoup de questions se posent.

Comment cela fonctionne-t-il concrètement ?

D’abord il faut comprendre comment fonctionne la rétine. C’est un véritable petit cerveau dans l’œil. Les photorécepteurs transforment la lumière en activité électrique puis des neurones transforment cette information visuelle pour l’envoyer, via le nerf optique, jusqu’au cerveau. Parmi ces neurones se trouvent les photorécepteurs.

Mais l’algue unicellulaire intervient à quel moment ?

En réalité, cette algue permet de simplifier ce processus très complexe : en effet, lors du processus naturel de la vision, une vingtaine de protéines interviennent dans les photorécepteurs pour transformer la lumière en activité électrique. Par contre, dans l’algue, une seule protéine suffit, c’est elle que nous utilisons dans nos essais de thérapie optogénétique.
Le code génétique de cette protéine photosensible est introduit dans un vecteur de thérapie génique. Ce vecteur est injecté dans l’œil de patients ayant perdu leurs photorécepteurs comme c’est le cas pour la DMLA ou la rétinopathie pigmentaire. Le code génétique de la protéine d’algue va ainsi pénétrer dans les neurones restants de la rétine des patients. La protéine d’algue s’exprime dans ces neurones, les rendant photosensibles.

S’il n’y avait qu’un grand chantier à lancer pour améliorer la qualité de vision des habitants de la planète, lequel serait-il ?

La myopie est un nouveau grand sujet : on parle de deux milliards d’êtres humains. Or, les complications des fortes myopies peuvent conduire à la cécité. L’augmentation du taux de myopie est telle que certains pays asiatiques comptent 90 % de personnes myopes. Ces chiffres montrent l’urgence du sujet myopie.

Etes-vous mobilisé aussi sur ce sujet de la myopie avec votre équipe de recherche ?

Nous commençons à travailler sur ce sujet pour comprendre les mécanismes contrôlant son développement. Nous savons que la rétine joue un rôle dans le développement de la myopie, nous essayons donc de comprendre ce qui induit dans la rétine l’allongement de l’œil ainsi que le rôle de la lumière.

Les dons financiers jouent-ils un rôle important dans vos recherches ?

Pour mener des recherches vraiment innovantes, il faut lancer des idées nouvelles, des idées de rupture. Or les financeurs nationaux ou européens nous demandent des résultats préliminaires qui soutiennent nos hypothèses de travail. Pour obtenir ces premières preuves de concept, nous utilisons les dons qui nous permettent de lancer les premières recherches sur des idées complètement nouvelles. Ces dons sont extrêmement importants, ils nous laissent ainsi une certaine liberté avant de partager nos idées pour recevoir des financements publics ou privés.

Propos recueillis le 28 janvier 2019 à l’Institut de la Vision, Paris.

 

 

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