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#Santé

Hôpital Necker-Enfants malades, un service d’ophtalmologie à 360°

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OPTICIENS ORTHOPTISTES OPHTALMOLOGISTES
15/12/2026

Plus de 30 000 patients passent chaque année par ce service d’ophtalmologie, mis en place dans la seconde moitié du XXe siècle. Il est aujourd’hui reconnu nationalement et internationalement pour sa modernité et son centre de référence pour les maladies rares. Présentation, avec la Pr Brémond-Gignac qui le dirige aujourd’hui.

 

Pr Dominique Brémond-Gigna  Chef du service d’Ophtalmologie à l’Hôpital Universitaire Necker Enfants MaladesPr Dominique Brémond-Gigna
Chef du service d’Ophtalmologie à l’Hôpital Universitaire Necker Enfants Malades, APHP. Coordonnateur du Centre de Référence de Maladies Rares en Ophtalmologie (OPHTARA), membre du réseau européen de référence (ERN EYE). ©DR

 

 

 

 


 

 

 

Près de deux siècles après la création de l’hôpital Necker, et 20 ans après sa fusion avec l’établissement Enfants malades, le service d’ophtalmologie de l’hôpital Necker-Enfants malades est officiellement structuré en 1956. Il est confié à Suzanne Braun Vallon, fille du directeur de l'hôpital Rothschild et considérée comme « la première ophtalmologue des Hôpitaux français en 1946 ». Elle dirigera le service jusqu’en 1969 et y a notamment développé et enseigné l’orthoptie. Plusieurs chefs de services se succèdent ensuite, tandis que l’hôpital évolue, notamment du fait de la tension croissante entre urbanisation et besoins de modernisation de l’établissement. En 2008, la destruction de plusieurs bâtiments anciens pour construire le pôle mère-enfant Laennec, de 450 lits, marque un réel tournant pour l’établissement. Ce bâtiment regroupe, sur une surface de 55 000 m², maternité, néonatalogie, réanimation, urgences et chirurgie, permettant ainsi un meilleur parcours patient, un accueil plus lumineux et une prise en charge moderne et fonctionnelle. C’est peu après cette période que la Pr Brémond-Gignac, revient d’une période de sept ans au CHU d’Amiens, après avoir commencé à l’hôpital Robert-Debré (voir Guide de la Vue n°35, portraits de femmes d’excellence). Elle prend la chefferie du service ophtalmologique de Necker-Enfants malades, suite au départ en retraite du Pr Jean-Louis Dufier. Sa mission de l’époque : dynamiser le service et le tourner vers la recherche, afin d’acquérir une approche globale des patients.

Hôpital Necker-Enfants malades, un service d’ophtalmologie à 360°

© DR

Un service qui évolue, malgré un milieu contraint

 

Le service d’ophtalmologie était à cette période, « un grand service, sur trois étages » se remémore la Pr Brémond-Gignac, qui est alors délocalisé, depuis la construction du bâtiment Laennec, dans les préfabriqués du bâtiment Lecourbe, où il se trouve toujours à l’heure actuelle. « Cela ne devait durer que 2-3 ans. Quand je suis arrivée en 2015, on m’a dit que j’aurais un nouveau service rapidement, mais je suis prudente. J’ai quand même refait tous les plans pour 2018. Et effectivement il y a eu un changement de stratégie avec le développement du nouvel hôpital Nord du 93, qui a mis à l’arrêt tous les autres projets. Mais avec un peu de chance, en 2027 il devrait y avoir suffisamment de place dans le bâtiment Hamburger pour qu’on puisse se relocaliser efficacement » sourit la professeure, fataliste, mais pas découragée pour autant. « Par ailleurs je suis très fière d’avoir fait nommer deux exceptionnels collaborateurs le Pr Matthieu Robert et le Pr Alejandra Daruich, experts eux aussi en ophtalmopédiatrie. »

Ophtalmologie bébé

© DR

Délocalisation des bureaux hors du service, pour optimiser la place dédiée aux consultations, réorganisation des boxes dont certains dédiés à l’orthoptie et espaces de consultations, installation de l’air conditionné, la Pr Brémond-Gignac pousse les murs et réorganise l’espace pour créer un service compact, capable de répondre à l’importante demande en consultations externes et où les différents examens peuvent s’enchaîner sans perte de temps inutile.
Parmi les patients du service, un peu plus de trente pour cent sont des adolescents et des adultes, le plus souvent atteints de pathologies génétiques héréditaires, rares, qui nécessitent un suivi au-delà de l’enfance, et qu’il n’est pas possible de « laisser dans la nature » passés 15 ans et trois mois.

 

Des compétences multiples

 

Une autre des spécificités du service d’ophtalmologie de Necker est d’être centre coordonnateur d’OPHTARA, le Centre national des Maladies Rares en Ophtalmologie créé en 2005 et membre du centre européen ERN-EYE pour enfants et adultes. Ce centre de référence propose des consultations de diagnostic spécialisées pour plus de 900 maladies rares en ophtalmologie, avec évaluation orthoptique, y compris de basse vision, consultation de génétique, sélection pour des programmes de recherche et protocoles thérapeutiques, orientation vers des structures de proximité pour la prise en charge éducative et rééducative…
« Le service est aussi doté aujourd’hui d’un Centre de Recherche Clinique en Ophtalmologie CLAIROP accrédité par l’Europe avec une équipe dédiée que je coordonne, et nous avons plus de 50 études de recherche sur les différentes maladies. »
Dans ce cadre, une des missions du service est également d’écrire, en coordination avec les autres experts du centre, les protocoles nationaux de diagnostic et de soin (PNDS) pour ces maladies rares, sur la base de la littérature scientifique disponible. Ces PNDS, qui font vingt à cinquante pages, sont ensuite accrédités par la Haute Autorité de Santé. Ils font référence, à la fois pour l’information des patients et des médecins généralistes, pour ce qui est des quatre premières pages destinées au grand public, mais aussi pour toute la communauté ophtalmologique et médecins généralistes ou pédiatres.

 

Une consultation millimétrée…

 

Au bâtiment Lecourbe, où se font les consultations, la prise en charge des plus de 150 patients par jour est notamment possible du fait du soutien des

orthoptistes et étudiants en orthoptie, qui s’occupent de faire les bilans orthoptiques et détectent les éventuels défauts de réfraction ou de coordination des yeux. « Comme je suis directrice du département d'Orthoptie de l'Université Paris-Cité, nous avons une vingtaine d'étudiants en permanence dans le service pendant l'année universitaire, ce qui nous permet de former les plus jeunes et d'avancer plus rapidement dans le diagnostic de certaines pathologies comme le strabisme, qui a une prévalence de l’ordre de 3 à 4% chez les enfants » souligne la Pr Brémond-Gignac. « A cet effet aussi, nous avons formé deux orthoptistes Universitaires, Mr Maxence Rateaux 1er Maitre de Conférence en rééducation en France et Mme Lucie Sordello Biatts. »
 

Hôpital Necker, Enfants malades

© DR

Le service comporte également un plateau d’imagerie pédiatrique de pointe, ainsi qu’un département d’électrorétinographie, qui permet d’explorer la rétine et de préciser l’acuité visuelle des bébés et jeunes enfants.
Enfin, la consultation en elle-même, avec un médecin, débouche sur une prise en charge médicale ou chirurgicale en fonction de la pathologie. « On essaye de prendre en charge les patients en totalité. Ça fait parfois de longues consultations pour les enfants, mais d'un autre côté, comme les parents viennent de très loin, on ne va pas leur dire de revenir la semaine suivante » précise la professeure, qui doit cependant se montrer ferme sur la nécessité pour les petits patients de se faire ensuite suivre par leur ophtalmologiste de ville, plutôt que de revenir systématiquement à Necker. « Ce suivi global on ne peut le faire qu’une fois tous les ans, tous les deux ans, parce que sinon nous serions complètement sous l’eau. Moi je suis déjà à six mois d’attente sur mes consultations, et je garde de la place disponible parce que je sais très bien qu’il y a des nouveaux patients que je vais devoir prendre en urgence » détaille la Pr Brémond-Gignac, qui déplore le manque d’anesthésistes et de blocs opératoires dédiés à la pédiatrie en province.
 

Opération par la Pr Dominique Bremond-Gignac. © Photographe APHP

Opération par la Pr Dominique Bremond-Gignac. © Photographe APHP

…et un matériel adapté

 

Au-delà de l’optimisation de la consultation, c’est aussi la présence de matériels de pointe, adaptés à ’imagerie et à la chirurgie des tout-petits, qui fait la renommée du service d’ophtalmologie de Necker. La Pr Brémond-Gignac peut ainsi s’enorgueillir d’avoir réussi à faire acquérir un certain nombre d’appareils qui font partie des premiers en France voire au monde. C’est le cas de certains appareils du plateau d’imagerie, qui ont été adaptés aux tout-petits et permettent par exemple l’acquisition ultra-rapide des images à travers des programmes d’acquisition dédiés, développés par les industriels pour le service d’ophtalmologie de Necker. Mais c’est surtout au bloc opératoire que cette différence se fait sentir. En effet, certaines pathologies congénitales doivent être opérées dans les premiers mois, voire même dans les premiers jours de vie. Celles-ci nécessitent donc un ensemble de matériels d’imagerie et de chirurgie spécifiques, ce qui a mené à la mise en place d’une salle entièrement dédiée à la chirurgie pédiatrique ophtalmologique au sein dubloc opératoire de l’hôpital Necker.

Mais ce qui prévaut dans le discours de la Pr Brémond-Gignac, c’est aussi une façon de se projeter dans la future vision de l’enfant : « Cela fait longtemps que je communique sur le sujet parce qu’il y a de cela trente ans, les ophtalmologistes disaient qu’il n’y avait pas de spécificité pédiatrique, que le praticien qui s’était spécialisé en glaucome, en cataracte, pouvait faire du glaucome ou de la cataracte chez l’enfant. C’est faux. Si vous ne prenez pas en compte l’amblyopie, la réfraction qui suit, si vous ne prenez pas l’œil de l’enfant comme un tout qui va évoluer, et qu’il faut anticiper, alors c’est comme si vous n’aviez pas réalisé de chirurgie » assène la professeure, qui martèle son crédo : « l’œil de l’enfant n’est pas un œil adulte en miniature. »

Le service d’ophtalmologie de Necker en quelques faits :


> 150 à 200 patients par jour
> 70% de consultations en pédiatrie
 – 30% d’adulte
> Des urgences pédiatriques de jour
> 3 professeurs universitaires 
– praticiens hospitaliers
> 3 chefs de cliniques
Une vingtaine de docteurs attachés 10-12 internes en ophtalmologie
Une forte équipe paramédicale :
> 10 orthoptistes, infirmiers, optométristes, secrétaires, étudiants…
> Une salle chirurgicale dédiée dans le bloc opératoire ambulatoire du bâtiment Laennec
> Un plateau d’imagerie de pointe
> Un département d'électrorétinographie
 

Propos recueillis par Aline Aurias

 

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