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#Santé

Recherche & DMLA : première mondiale au Japon

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OPTICIENS ORTHOPTISTES OPHTALMOLOGISTES
29/07/2013
Vous connaissez l’histoire de la chèvre écossaise Dolly, premier mammifère cloné en 1996 par une manipulation génétique. Un noyau de cellules d’une brebis adulte avait été implanté dans l’ovule d’une autre brebis pour donner naissance à des embryons dont 1 seul s’est développé à terme : Dolly. Cette réussite de technique de clonage a bouleversé la planète et soulevé des questions d’éthique. Depuis, chaque état travaille à légiférer et encadrer la fabrication de cellules souches embryonnaires et leur exploitation à des fins thérapeutiques.
 

Les cellules souches IPS : la thérapie cellulaire

C’est ainsi qu’en 2006, des biologistes réussissent à obtenir des cellules souches à partir de simples cellules de peau, sur des souris. Un an après, le test à partir de cellules humaines a été un succès.

Cette technique appelée IPS, en anglais « Induce Pluripotent Stem Cell », que l’on peut traduire par «Cellule Induite à la Pluripotence» est en théorie assez simple.
 

Il s’agit de reprogrammer une cellule qui a une seule fonction, par exemple une cellule de peau, pour lui donner toutes les propriétés de pluripotence afin qu’elle soit capable de donner toutes les cellules humaines : des cellules de foie, de rein, etc.
Techniquement, les chercheurs et biologistes mettent en présence d’une cellule de peau un virus modifié, c’est ce virus qui va permettre d’apporter les 4 protéines nécessaires à la reprogrammation de la cellule. En deux semaines, les cellules de peau redeviennent des cellules pluripotentes.
 
Cette technique est une alternative à la thérapie par cellules souches embryonnaires afin de contourner les questions d'éthique.
 

Un prix Nobel de Médecine pour les cellules souches IPS

C’est en 2012 que cette très prestigieuse distinction scientifique a été remise conjointement au Britannique John Gurdon et au Japonais Shinya Yamanaka. Ces chercheurs sont ainsi récompensés pour avoir créé des cellules souches à partir de cellules différenciées.
Cette révolution a ouvert la voie de la thérapie cellulaire, et le Japon va être le premier pays à exploiter des cellules souches IPS pour soigner l’homme.   
 

Une première mondiale qui va se porter sur une maladie des yeux: la DMLA

Le Japon vient de donner son autorisation pour réaliser les premiers essais cliniques sur l'homme. Pour cet évènement historique, le Professeur Masayo Takahashi du RIKEN CDB Laboratory of Retinal Regeneration avec la coopération du " Kobe City Medical Center General Hospital " (Japon), va travailler sur une maladie des yeux mondialement répandue chez les plus de 50 ans : la DMLA, Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age.
Cette pathologie oculaire est la première cause de cécité dans les pays industrialisés chez les personnes de plus de 55 ans, l’enjeu est donc de taille.

Ce sont 6 patients, atteints de DMLA exsudative dite "humide", qui seront traités.  
Concrètement, cette application sur l’homme va consister à
  • prélever des cellules de la rétine atteintes par la DMLA,
  • traiter ces cellules suivant le protocole permettant d’obtenir des cellules IPS pour qu’elles retrouvent leur état d’origine,
  • réimplanter ces cellules dans la rétine de l’œil du patient.
L’objectif est en synthèse de régénérer l’organe malade comme avec des cellules embryonnaires mais sans cellule embryonnaire.
 
schéma de la rétine dans l'oeil

Une incertitude demeure…     

En effet, le défi des chercheurs pour le futur est important : faire des cellules souches IPS sans utiliser de virus. Pourquoi ? Parce qu’un risque demeure : la mutagenèse. Il existe un risque de mutation de la cellule à cause du génome du virus : le gène du virus s’intègre dans le gène de la cellule.
 
Le monde de la recherche médicale et toutes les personnes sensibles aux progrès de la recherche vont suivre attentivement les résultats et les réponses à ces interrogations.
 
Le Guide de la Vue ®

Sources :
Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire (IGBMC). CNRS, UMR 7104. Université de Strasbourg. INSERM, U964. Collège de France. Cité de Sciences et de l’Industrie.
 

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