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#Santé

Pr Catherine Creuzot-Garcher, la prévention sur tous les fronts

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OPTICIENS ORTHOPTISTES OPHTALMOLOGISTES
15/03/2023

"Femmes d'excellence", avant-dernier interview de notre série préférée ! C'est à Dijon que Le Guide de la Vue a poursuivi son reportage, auprès de la Pr Catherine Creuzot-Garcher. Prévenir plutôt que guérir, une évidence qui a trop tardé à devenir une priorité de santé publique pour la Pr Catherine Creuzot-Garcher, mais un objectif qu’elle a toujours eu à cœur de poursuivre, de développer et de transmettre aux futurs praticiens.
« J’ai une chance fantastique. Je me lève tous les matins en étant contente d’aller bosser », se réjouit la Pr Catherine Creuzot. Elle multiplie les responsabilités : cheffe du service d’ophtalmologie, présidente de la Délégation à la recherche clinique et à l'innovation (DRCI), cheffe du Pôle de recherche et santé publique du CHU de Dijon et co-coordinatrice de l’unité Eye and Nutrition du Centre des Sciences du Goût et de l’Alimentation de l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE). Elle jongle quotidiennement entre ces fonctions avec plaisir et dynamisme.


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Pr Catherine Creuzot-Garcher

Cheffe du service d’ophtalmologie du CHU de Dijon. Professeure d'université.
Ancienne Présidente de la Société Française d’Ophtalmologie (SFO). © DR


Fille de deux médecins, elle a su très tôt qu’elle voulait suivre cette voie professionnelle, mais contrairement à ses parents, elle souhaitait travailler en équipe, d’où sa trajectoire vers une carrière hospitalière. « C’est moins vrai maintenant parce qu’il y a beaucoup de cabinets de ville où les ophtalmologistes se réunissent, mais à l’époque la pratique libérale était très isolée », se souvient-elle. Elle est aussi très attachée à développer recherche et enseignement. Sa place est donc sans nul doute dans un hôpital universitaire.


" Je suis persuadée que la recherche clinique doit participer aux enseignements des internes. Cela leur apprend à développer une rigueur scientifique, leur évitede tomber dansl’empirisme."


Une des particularités de l’enseignement que Catherine Creuzot prodigue à ses jeunes recrues : les initier à la recherche clinique. « Les jeunes médecins sont souvent très soucieux d’arriver à acquérir toutes les compétences pratiques (médicale et chirurgicale) leur permettant d’exercer leur métier. Nous sommes très attachés à l’enseignement clinique pratique mais je suis également persuadée que la recherche clinique doit participer aux enseignements qu’on donne aux internes. Cela les emmène vers d’autres horizons, leur apprend à développer une rigueur scientifique, à se poser les bonnes questions, à adopter les bonnes méthodes pour y répondre, à avoir un regard critique aiguisé. Cela leur évite de tomber dans l’empirisme et l’arbitraire dans la prise en charge des patients », explique-t-elle. C’est ainsi que tous les internes du service doivent participer à la rédaction d’articles répondant à des questions médicales dans le cadre de leur thèse. « Les internes savent que, quand ils viennent à Dijon, ça fait partie du deal », note-t-elle tout en relevant que cette tendance, dont le service a été pionnier, tend à se répandre. « Ces recherches se font non seulement au sein du service mais également en collaboration avec d’autres centres universitaires car les études collaboratives sont essentielles », ajoute-t-elle.

Vers une prévention par la nutrition

Côté recherche fondamentale, la Pr Creuzot-Garcher se félicite de sa « très belle collaboration » avec l’INRAE : « avec les chercheurs de l’unité Eye nutrition et signalisation et l’unité de Bordeaux de Cécile Delcourt, nous avons mis en évidence un nouveau marqueur sanguin qui reflète le contenu de la rétine en lipides ». Ce taux est un facteur de risque associé à la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), une pathologie oculaire qui constitue la première cause de handicap visuel chez les personnes âgées. Connaître, grâce à une simple prise de sang, cet éventuel sur-risque nutritionnel de DMLA est le premier pas vers une intervention personnalisée auprès des patients concernés, en les invitant à adopter une alimentation plus adaptée, surtout plus riche en acides gras omega-3 et moins riche en omega-6, ou en leur proposant des compléments alimentaires afin de rééquilibrer ces apports lipidiques. Autre victoire obtenue par la spécialiste : infléchir certaines décisions de l’industrie pharmaceutique. En effet, son équipe a examiné des données (sécurisées, anonymisées et mises à disposition par l’Assurance maladie) de dizaines de milliers d’actes de chirurgie ophtalmologique pratiqués à l’échelle nationale.

Avec l’aide du département d’information médicale du CHU de Dijon, sous la direction de Catherine Quantin, elle a recensé les infections apparues après une injection intravitréenne, c’est-à-dire l’injection de médicament dans la cavité de l’œil, une technique aujourd’hui très utilisée notamment pour traiter la DMLA ou un œdème lié au diabète. Grâce à des outils numériques capables de faire parler ces « big data », un lien a été trouvé entre ces infections et l’absence de conditionnement en seringue prête à l’emploi. Ces résultats ont certainement contribué à la mise à disposition de seringues pré-remplies par les laboratoires.

Lire le risque cardiovasculaire dans un fond d'œil

La Pr Catherine Creuzot-Garcher essaie aussi de développer une thématique dans un autre domaine innovant : l’intelligence artificielle. Son équipe participe à plusieurs projets pour mettre au point des programmes qui analysent la vascularisation de la rétine sur des images de fonds d’œil. Ces études se font en collaboration avec les diabétologues, les cardiologues, les neurologues entre autres… L’idée serait d’identifier des marqueurs d’imagerie prédisant l’apparition de signes de diabète, d’hypertension artérielle, d’hypercholestérolémie... Ces pathologies étant elles-mêmes synonymes de risque de maladies cardiovasculaires, « cela donnerait aux médecins un nouvel outil de diagnostic et de prévention, à partir d’un examen facile à pratiquer et commun, plutôt que de prescrire des examens plus invasifs et coûteux ». « On s’est enfin rendu compte que la prévention était un bon investissement, pour les patients, comme pour le système de santé », se réjouit-elle.

Propos receuillis par Valérie Devillaine

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