Le bloc opératoire autonome de l'Hôpital National des 15-20

Pour optimiser l’accès aux soins et faciliter le parcours chirurgical, l’Hôpital National des 15-20 a mis en place un bloc chirurgical autonome, aux normes similaires à celles d’un bloc opératoire classique. Flexible, ce dispositif unique en France allie une qualité des soins et une technologie de pointe, tout en simplifiant les parcours patients.
Dr Benjamin Memmi,
Ophtalmologiste à l'Hôpital National des 15-20. ©DR
Yannick Le Berre,
Directeur opérationnel des parcours patients et de la qualité à l'Hôpital National des 15-20. ©DR
Conçu en partenariat avec l’ASPIDA, une start-up spécialisée dans la conception d’environnements ultra-propres de nouvelle génération, le premier bloc opératoire autonome de l’Hôpital National des 15-20 a été mis en service il y a quelsques mois. Le projet s’inscrit dans le concept de l’ « office base surgery », une pratique qui consiste à réaliser des interventions chirurgicales en dehors des structures classiques de bloc opératoire.
« Nous voulions offrir des capacités opératoires supplémentaires pour les praticiens, dans un contexte où les actes chirurgicaux sont nombreux, mais il était difficile de créer une nouvelle salle de bloc opératoire compte tenu de l’architecture de l’hôpital. D’un autre côté, l’idée était de repenser notre façon de gérer les circuits des flux ambulatoires, avec l’idée de les raccourcir et de mettre place un circuit ultra-court pour les patients », explique Yannick Le Berre, directeur opérationnel des parcours patients et de la qualité à l’Hôpital National des 15-20. Le Dr Benjamin Memmi, qui a également participé à la mise en place de ce dispositif, précise : « Après avoir envisagé plusieurs solutions, on a décidé de créer un bloc autonome mobile, à la façon d’un mobil-home, qui a été installé dans une ancienne salle de l’hôpital. A l’intérieur, les normes d'asepsie sont celles d’un bloc opératoire. »
UN DISPOSITIF MODULABLE À L’ENVIRONNEMENT MAÎTRISÉ
Démontable et repositionnable, le bloc opératoire autonome peut être installé rapidement, sans nécessiter de lourds travaux d’infrastructure, et s'adapte aux évolutions architecturales de l’établissement. Il permet d’augmenter les capacités de bloc, réduisant ainsi les délais d’accès aux soins. Les conditions de qualité et de sécurité sont les mêmes que celles d’un bloc opératoire traditionnel, comme le souligne Yannick Le Berre : « L’objectif qu’on a cherché à atteindre avec la société ASPIDA, est d’essayer de maintenir un niveau de sécurité de la prise en charge opératoire maximale, et notamment avoir un traitement d’air équivalent à celui des salles de blocs opératoires, et qui correspondent à la réglementation en vigueur ». Grâce à un système innovant de diffusion d’air à 360° par interface textile, le bloc assure une maîtrise de la qualité de l’air requise (ISO 7) en tout point de la salle opératoire. La communication avec l’extérieur se fait via un SAS ISO 8, avec une séparation des circuits patients pré et post opératoires.
UN CIRCUIT ULTRA-COURT POUR LES PATIENTS
Si l’intervention la plus réalisée est la chirurgie de la cataracte, les actes chirurgicaux qui peuvent être pratiqués sont variés : ptérygions, exérèse de kystes, et autres interventions sur les lésions des paupières.
Les patients bénéficient d’un accueil simplifié, sans jeûne préalable ni hospitalisation longue. Un circuit dédié est installé sur l’espace du bloc, comme le détaille Yannick Le Berre : « Le patient se présente sur la zone préopératoire, il est accueilli par l’infirmière qui lui donne la pré-médication et réalise la dilatation. L’évolution est que le patient reste peu de temps dans la salle. Il y a un gain de temps sur le circuit car le patient n’est plus déshabillé comme lors d’une hospitalisation classique mais revêt une surblouse, une charlotte et des surchaussures ». Il précise que le patient ne passe plus en consultation d’anesthésie avant l’opération : « Il n’y a pas de médecin anesthésiste au bloc. On voulait faire un circuit ultra-court, ce qui était logique pour des patients qui n’ont pas besoin d’une prise en charge médicalisée plus importante. »
Pour le Dr Benjamin Memmi, ce gain de temps améliore considérablement le confort des patients : « Aujourd’hui, la chirurgie de la cataracte est souvent vécue comme quelque chose de banal par les patients. Ils sont de fait beaucoup plus attentifs au confort global de la prise en charge. Les patients sont de plus en plus sensibles à des aspects comme le fait d'éviter de devoir être à jeun ou de pouvoir se passer des lunettes après l'intervention. Dans ce contexte, le bloc opératoire autonome permet vraiment d’améliorer leur expérience, en rendant le parcours plus simple, plus rapide et plus confortable ». Grâce à ce circuit ultra-court, la prise en charge est optimisée avec un temps de séjour réduit à 2 heures, contre 5 à 6 heures habituellement.
UNE INNOVATION VALIDÉE PAR LES USAGERS ET LE CORPS MÉDICAL
Plusieurs mois après sa mise en service, le bloc chirurgical autonome recueille une satisfaction forte de la part des patients et des professionnels. « Les retours chez les patients sont tous excellents, ils ont des souvenirs d’une opération plus rapide et plus confortable », commente le Dr Benjamin Memmi.
Au vu de ce succès, les équipes de l’Hôpital National des 15-20 imaginent déjà la suite, comme l’explique Yannick Le Berre : « L’un des intérêts de ce bloc est qu’il est modulable. Les panneaux peuvent être adaptés à une autre architecture. L’hôpital prévoit à moyen long terme de créer un nouveau circuit ambulatoire, avec des surfaces supplémentaires. L’objectif est donc de rapatrier le bloc autonome sur ce nouveau circuit, ainsi, les patients arriveront par la même entrée dédiée à l’ambulatoire. Certains seront orientés sur le bloc central, et ceux qui y sont éligibles seront orientés vers le bloc autonome. On envisage de faire une deuxième salle adjacente pour avoir un seul circuit ultra-court qui desservira, dans un premier temps, deux blocs autonomes. »
Propos recueillis par Sophie Vo

© Hôpital National des 15-20
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