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#Santé

13/02/2024

“Au fond des yeux”, le podcast qui nous fait découvrir les pathologies de la vision

A écouter ! Depuis janvier 2024, un nouveau podcast intitulé “Au fond des yeux”, a été lancé par l'Hôpital national des Quinze-Vingts, l'Institut de la Vision, et l'IHU FOReSIGHT pour la vision. Faisant intervenir des experts de la vision, ce podcast contribue à sensibiliser le grand public aux pathologies visuelles et ainsi à mieux les comprendre. La première saison, produite par le Studio OHz et incarnée par la reporter radio Léa Minod, met en lumière les enjeux de la myopie.


Focus sur la myopie

Au fil des quatre épisodes de cette première saison, on suit l’enquête de Léa Minod, myope depuis l’enfance. Elle y décrit son quotidien et son monde sans lunettes, qui lui apparaît “comme dans la lucarne d’un appareil photo, quand on oublie de faire la mise au point.”. A travers les interviews d’experts (historienne, opticien, chercheur…), on découvre les origines de cette pathologie, mais aussi les moyens de la corriger et les dernières découvertes de la science.

Les épisodes de cette saison sont :

  • 1er épisode : « Myopie ? Juste une mise au point »
  • 2e épisode : « La myopie dans le rétro »
  • 3e épisode : « Bonjour laser, au revoir myopie »
  • 4e épisode : « Demain, plus si myope ».

Tous ces épisodes sont déjà disponibles ! Ecoutez le podcast « Au fond des yeux » sur >> smartlink.ausha.co/au-fond-des-yeux

 

AFDY citation


Déficience visuelle, éduquer et sensibiliser

Ce podcast participe à une campagne de sensibilisation pour éduquer le public aux enjeux de la déficience visuelle. En France, on estime que 2 millions de personnes en sont atteintes. Un chiffre qui devrait doubler d'ici 2050. Pourtant, la malvoyance reste un handicap mal connu. Si la première saison s’est intéressée à la myopie, problème de santé publique majeur, les futures saisons seront consacrées à d’autres maladies comme le glaucome ou la DMLA. Ce podcast a pour ambition de devenir un canal de d’écoute dans la découverte de pathologies de la vision, par le plus grand nombre.

"Au fond des yeux" est disponible sur toutes les plateformes d’écoute (Spotify, Apple Podcasts et en flux RSS).

 

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#Santé

05/02/2024

13 progrès à l'Institut de la Vision, 2e partie

Le voyage passionnant à travers les avancées majeures de la recherche fondamentale dans le domaine de la vision se poursuit dans cette deuxième partie dédiée à l'extraordinaire travail accompli à l'Institut de la Vision, au cours des treize dernières années. Alors que l'attente peut sembler interminable pour ceux qui endurent le fardeau des pathologies, l'espoir résiste grâce à cette institution française à l'aura internationale.
Mémo, article > 13 innovations majeures à l'Institut de la Vision, partie 1.

 

Rendre la vue avec la rétine artificielle

Lorsque les photorécepteurs ont disparu, est-il possible de les remplacer par un dispostif électronique ou prothèse rétinienne pour réintroduire des informations visuelles ? Les résultats des premiers essais cliniques ont été publiés fin 2019 avec la prothèse PRIMA, laissant place à de nombreux espoirs pour tous les patients concernés par des maladies dégénératives des photorécepteurs. En effet, ces essais viennent consacrer dix années de recherche et d'avancées, portées par Serge Picaud (Directeur de Recherche Inserm et Directeur de l’Institut de la Vision) et le Pr José-Alain Sahel à l'Institut de la Vision pour rendre la vue aux personnes devenues aveugles. La rétine artificielle, ou prothèse rétinienne, consiste à pallier la destruction des cellules photoréceptrices en réactivant électriquement les neurones qui envoient l'information au cerveau. Créée en 2011 par l’Institut de la Vision pour produire des prothèses sous-rétiniennes, l'entreprise Pixium Vision a ainsi développé PRIMA en partenariat avec le Pr Palanker de l’université de Stanford. Des tests positifs sur des primates non-humains réalisés par l’Institut de la Vision ont permis de lancer les premiers essais cliniques réalisés sur des personnes atteintes de DMLA. Les résultats ont dépassé les attentes puisque tous les patients ont retrouvé une capacité à relire des mots : une première en la matière ! Un essai international de phase III devrait permettre la commercialisation du dispositif.
En dix ans, l’Institut de la Vision réalise une partie du rêve de rendre la vue aux patients aveugles.

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Prothèse sous-rétinienne Prima au fond d'œil © Institut de la Vision

 

Cécité, les espoirs de la thérapie optogénétique

La thérapie optogénétique repose sur l’expression de protéines photosensibles généralement issues d’algues pour restaurer une sensibilité à la lumière de la rétine des patients aveugles. Cette stratégie fut introduite à l’Institut de la Vision dans un partenariat de Serge Picaud et du Pr Sahel avec le Dr Botond Roska de l’Institut d’ophtalmologie de Bâle (Suisse). Le Pr Sahel fit venir le Dr Jens Duebel (Chercheur CNRS) de l’Institut de Bâle et Deniz Dalkara (Directrice de Recherche Inserm) depuis l’université de Berkeley, spécialiste des vecteurs de thérapie génique pour développer cette approche prometteuse pour rendre la vision aux personnes aveugles. Le principe de l'optogénétique consiste à modifier génétiquement par thérapie génique les cellules résiduelles de la rétine afin de les rendre à nouveau sensibles par la lumière par la protéine d’algues. Après des essais concluants sur des tissus humains, des rongeurs et des primates non-humains, les premiers essais cliniques ont commencé avec des patients atteints de rétinopathie pigmentaire à l’hôpital de la vision des Quinze-Vingts sous la direction de la Pr Isabelle Audo, du Dr Elise Boulanger-Scemama et en partenariat avec l’entreprise, Gensight Biologics. La sensibilité de cette protéine étant plus faible que celle de nos photorécepteurs naturels, les chercheurs ont dû développer un dispositif intelligent de capture d’image combiné à une stimulation à forte luminance. Les patients doivent ainsi porter ces lunettes dotées de caméra pour augmenter l'intensité lumineuse des images. Certains patients aveugles atteints de rétinopathie pigmentaire ont ainsi retrouvé partiellement la vue grâce à la protéine d’algues. La poursuite de l’évaluation fonctionnelle des patients permettra de définir l'acuité visuelle procurée par cette nouvelle forme de thérapie.

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Visualisation au microscope d'une fovéa, la partie centrale de la rétine. La fovéa est la région de l'œil responsable de l'acuité visuelle, nous permettant de lire, conduire ou encore reconnaître des visages. © Institut de la Vision

 

Œil et rétinopathie, du côté de la thérapie cellulaire

Produire des cellules rétiniennes à partir de cellules souches pluripotentes humaines et les greffer dans l’œil pour remplacer les cellules défectueuses : tel est l'objectif de l’équipe d’ Olivier Goureau (Directeur de Recherche INSERM). Forte de ses connaissances sur le développement de la rétine, cette équipe de chercheurs a réussi en partenariat avec l’équipe de la Dr Christelle Monville de I-Stem à créer puis à transplanter un “patch” de cellules de l'épithélium rétinien dérivées de cellules pluripotentes humaines. Cette thérapie génique a dans un premier temps été évaluée sur une lignée de rats porteuse d’une mutation exprimée dans cet épithélium rétinien et causant la perte des photorécepteurs comme il peut être également observé chez certains patients atteints de rétinopathie pigmentaire avec des mutations similaires. Le résultat étant positif sur la survie des photorécepteurs, la non toxicité du patch de cellules a ensuite été évaluée chez des primates non-humains dont le système immunitaire est proche de celui de l’homme. Depuis, un essai clinique de thérapie cellulaire est en cours sur des patients atteints de rétinopathie pigmentaire dont les mutations causales sont exprimées sélectivement dans l’épithélium pigmentaire. Pour cette première clinique, les résultats préliminaires sont très encourageants et les résultats complets devraient prochainement être publiés. Cette thérapie cellulaire testée dans un premier temps sur des patients atteints de rétinopathie pigmentaire pourrait voir son champ d’application s’élargir car certaines pathologies comme la DMLA sont parfois attribuées à un dysfonctionnement des cellules de l’épithélium rétinien. 

Organoïde de rétine obtenu à partir de cellules souches humaines © Institut de la Vision

Organoïde de rétine obtenu à partir de cellules souches humaines © Institut de la Vision

 

L'imagerie rétinienne haute résolution

Saviez-vous qu'une infime partie (quelques photons) de la lumière que nous recevons se réfléchit et ressort de l’œil ? Aujourd’hui, l’enjeu consiste à extraire les informations de cette lumière grâce à un ensemble de technologies. Aux côtés de l’optique adaptative ont été développées des techniques originales comme la tomographie de cohérence optique plein champ, l’illumination structurée et l’holographie Doppler, offrant de nouvelles vues sur la rétine. Résultat : grâce au travail du Pr Paques, du Dr Kate Grieve (Directrice de Recherche Inserm) et de leurs équipes, il est désormais possible de visualiser de façon non invasive les différentes couches cellulaires de la rétine et de la cornée sur de grands champs. La résolution obtenue permet d’observer très précisément les altérations des cellules en cause dans les maladies de la rétine (photorécepteurs, épithélium rétinien, macrophages…). Ces nouvelles technologies offrent la possibilité d'élucider de nouveaux phénomènes dans des pathologies comme la DMLA ou les maladies rares. Leur précision permettant de suivre l’évolution des maladies sur des temps courts, il devient ainsi possible de faire des essais cliniques même sur ces pathologies réputées d’évolution lente. Grâce à ces nouvelles technologies, l’accès optique à la rétine et à ses vaisseaux font également de la rétine un tissu modèle pour visualiser des symptômes précoces de maladies comme l’hypertension artérielle mais aussi peut-être des maladies neurodégénératives qui affectent aussi la rétine comme la maladie d’Alzheimer.
Lire l'article "Dr Kate Grieve, Optoretina et l'imagerie rétinienne haute résolution" >

 

La sonogénétique, déclencher la vue grâce aux ultrasons

Si les approches ci-dessus visent à restaurer la vision des patients ayant perdu leurs photorécepteurs, rien ne permet actuellement de compenser la perte de vision des patients perdant le nerf optique ou lien œil-cerveau. Les chercheurs ont posé la question suivante : serait-il possible de redonner à ces aveugles « la vue » en activant par ultrasons directement les neurones de la partie de leur cerveau responsable de la vision ? Aussi incroyable qu’elle paraisse, cette question n’est pourtant plus du domaine de la science-fiction grâce aux travaux de Serge Picaud à l’Institut de la Vision. Avec son collègue Mickaël Tanter, du laboratoire Physique pour la médecine (ESPCI Paris/PSL Université/Inserm/CNRS), spécialiste des ultrasons, ils sont à l’origine du projet Soundvision. Leur stratégie a consisté à modifier les neurones du cortex pour les rendre sensibles aux ultrasons, en leur faisant exprimer par thérapie génique une protéine mécanosensible. En réponse à la pression acoustique exercée par les ultrasons, cette protéine permet d’activer les neurones du cortex visuel sur des rongeurs. Les chercheurs ont montré en utilisant un apprentissage associatif du type reflexe de Pavlov que la souris perçoit de la lumière à la stimulation ultrasonore de son cortex visuel. En effet, elle a appris à associer un flash lumineux avec un apport d’eau, et elle léchera de la même manière le tube d’eau qu’il s’agisse d’un flash lumineux ou une stimulation ultrasonore du cortex visuel. Bien sûr, l’animal a ce comportement seulement si le cortex visuel a reçu la thérapie génique pour faire exprimer la protéine mécanosensible. Si la route sera longue avant une implémentation chez l’homme, les espoirs portés par la sonogénétique sont immenses.

© Alexandre Dizeux/Physics for Medicine Pari

© Alexandre Dizeux/Physics for Medicine Pari

Analyses et tests visuels : Streetlab, l'orientation spatiale au bénéfice thérapeutique

Pour l’évaluation des stratégies thérapeutiques, il devient de plus en plus important d’évaluer le bénéfice thérapeutique pour le patient avant d’obtenir la décision des agences sur l’acceptation des traitements. C’est pourquoi le Pr Sahel a voulu créer la plateforme d’évaluation Streetlab. Véritable studio de cinéma avec un décor escamotable de rue, Streetlab permet de monitorer les déplacements d’un patient dans l’espace tout en contrôlant la position de son regard pour reconstituer son champ de vision et être capable de générer son avatar. Cette structure unique est maintenant impliquée dans de nombreux essais cliniques dont ceux sur la restauration visuelle par optogénétique ou prothèse rétinienne. Cette plateforme a ainsi pu démontrer le bénéfice du traitement de thérapie génique, Luxturna, développé par l’entreprise américaine Spark. En faible luminance, les patients sont incapables de se déplacer dans un labyrinthe alors qu’ils le parcourent en toute facilité et autonomie quelques mois après le traitement. L’équipe a mainetenant développé et validé un système d’évaluation utilisant la réalité virtuelle, qui suscite une fort intérêt de nombreuses équipes internationales.Sur cette plateforme Streetlab, le Dr Angelo Arleo (Directeur de Recherche CNRS) a également démontré que les patients âgés se repéraient dans l’espace non plus sur des indices locaux mais sur des indices géométriques globaux de la pièce, potentiellement plus simples à extraire visuellement et à mémoriser. Ils ont aussi tendance à tenir compte des informations en position basse sans que cela soit lié à une question de posture. La définition de ces phénomènes devrait aider au développement de solutions visant à améliorer l’autonomie et la qualité de vie des personnes âgées dans notre société.

Un traitement du glaucome mieux toléré

Le Pr Christophe Baudouin (PU-PH Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines Hôpital de la vision des Quinze-Vingts.) a travaillé sur la tolérance des traitements par gouttes pour le glaucome. La majorité des glaucomes résultent d’une augmentation de la pression intraoculaire ce qui affecte la viabilité des cellules ganglionnaires connectées au cerveau. Le glaucome est la seconde cause de cécité dans le monde après la cataracte car cette augmentation de pression intraoculaire intervenant avec l’âge est très insidieuse car non douloureuse. Des traitements très efficaces permettent de réduire cette pression intraoculaire et d’éviter la perte neuronale consécutive. Cependant, l’observance à long terme était un problème d’autant que l’application des gouttes pendant des dizaines d’années entraînaient une inflammation de la surface oculaire avec des douleurs oculaires persistantes pour plus de la moitié des patients. Le Pr Baudoin s’est alors intéressé avec son équipe à cette question de la tolérance des gouttes pour le glaucome. Ils ont montré qu’un conservateur est à l’origine d’une toxicité cellulaire et de l’inflammation oculaire consécutive. Cette découverte a permis, en collaboration avec l'industrie pharmaceutique notamment l’entreprise française Théa, de développer de nouveaux collyres, sans conservateur, pour mieux traiter les patients atteints de pathologies comme le glaucome et leur éviter l’apparition de douleurs oculaires chroniques.

Rédaction Serge Picaud & Pr José-Alain Sahel - Institut de la Vision

 

 

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#Santé

31/01/2024

13 avancées majeures à l'Institut de la Vision

Si le temps de la recherche paraît souvent très long, et tout particulièrement pour les patients atteints de pathologies ne disposant d'aucun traitement, la recherche sur les maladies de la vision avance pourtant à vive allure à l’Institut de la Vision. Voici les treize dernières années racontées au travers d’une sélection de treize progrès majeurs en matière de lutte contre la cécité et les maladies de la vision, histoire d'en prendre toute la mesure... Dans cette première partie, nous mettrons en lumière six de ces progrès majeurs qui ont eu lieu à l'Institut de la Vision. 

 

Transparisation des tissus et binocularité

La vision repose sur l’extraction des informations visuelles importantes dans les images au niveau de la rétine pour les envoyer sous forme compressées via le nerf optique au cerveau qui devra ensuite reconstituer les images perçues. Jusqu'à présent, suivre les diverses projections des neurones rétiniens sur le cerveau était très complexe et laborieux. l'Institut de la Vision a contribué au développement de nouvelles technologies d’imagerie pour observer l’ensemble de ces projections sur le cerveau entier toujours connecté aux yeux. L’Institut fut ainsi le premier centre au monde à utiliser un microscope dit « à feuillet de lumière ». Après avoir rendu les tissus fixés transparents par une stratégie chimique, l’équipe du Dr Alain Chédotal (Directeur de Recherche Inserm) a pu utiliser cette technologie pour visualiser les tissus dans des embryons entiers pour suivre le développement embryonnaire humain avec un intérêt spécifique pour l’œil humain. Avec le Dr Fillipo Del Bene (Directeur de Recherche Inserm), ils ont également étudié l’apparition de la binocularité dans la chaine de l’évolution, à savoir quand les champs visuels des deux yeux se superposent et vont se projeter dans le même hémisphère du cerveau. Si classiquement, il était convenu que cette binocularité était apparue après la sortie de l’eau du règne animal, ces deux chercheurs ont trouvé certains poissons présentant cette signature d’une binocularité en rupture complète avec le dogme très ancien. La technique de transparisation des tissus a été adaptée par l’équipe du Pr Michel Paques (PU-PH Sorbonne Université-Hôpital de la vision des Quinze-Vingts.) qui peut maintenant perméabiliser des yeux entiers humains de patients adultes. La prouesse tient à la transparisation de tous les tissus de l’œil même la sclère et l’épithélium rétinien remplis de pigments de mélanine. La technique peut maintenant s’appliquer à des yeux de patients atteints de différentes pathologies sans rompre l’anatomie de l’œil.

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Image 3D d'un œil de souris transpiré. Les cellules ganglionnaires sont les petits points orange tapissant la surface de la rétine. Le disque noir au milieu est l'entrée du nerf optique. © Institut de la Vision

 

Les circuits de la vision mis en lumière

La vision est un système particulièrement complexe qui est encore loin d'avoir délivré l'intégralité de ses mystères. Si l'on connaît aujourd'hui la composition des circuits neuronaux de la rétine et du cerveau dans le processus de vision, il est essentiel d'en comprendre le développement et le fonctionnement afin de mieux appréhender et, surtout, mieux traiter les pathologies visuelles associées. C'est ainsi qu'ont été mises en place à l'Institut de la Vision, avec Jean Livet (Directeur de Recherche Inserm), de nouvelles méthodologies d'ingénierie génétique et d'imagerie pour suivre l’émergence des cellules du système visuel. En 2014, un système de marquage multicolore inédit a permis d'identifier et caractériser efficacement les neurones issus de chaque cellule souche neurale. Les équipes ont ensuite réussi à mettre au point une approche de microscopie permettant de visualiser ce lignage cellulaire et cette technologie de traçage cellulaire dans le tissu nerveux, jusqu'alors inaccessible, et ce avec une précision sans précédent.
En parallèle, Olivier Marre (Directeur de Recherche Inserm) a questionné le fonctionnement des cellules de la rétine. Il a ainsi montré que certaines cellules ganglionnaires qui extraient l’information visuelle pour la transférer au cerveau, peuvent posséder plusieurs fonctions suivant leur position par rapport à un objet : 1) définir sa position, 2) mesurer sa vitesse de déplacement pour les cellules plus éloignées de sa position. Ensuite, présentant de véritables images naturelles à la rétine isolée (paysage, immeuble…), il a montré que certaines de ces cellules ganglionnaires répondaient à la présence d’un contraste dans leur champ visuel comme le bord d’un immeuble. Ces avancées permettent de mieux comprendre le développement rétinien et cérébral ainsi que de définir comment la rétine compresse les informations visuelles à envoyer au cerveau.

Vers une meilleure compréhension de la DMLA

Véritable enjeu de santé publique, la dégénérescence maculaire liée à l’âge, DMLA, est aujourd'hui la première cause de malvoyance après 50 ans dans les pays développés : elle affecte environ 8% de la population, dont 25 à 30% des personnes âgées de plus de 75 ans, et consiste en une perte progressive de la vision centrale. Outre les facteurs de risque, lumière et tabagisme, la DMLA présente également un risque génétique lié à l’expression de certains facteurs de prédisposition génétique. Ces facteurs de prédisposition génétique codent pour des protéines impliquées dans les processus inflammatoires en cohérence avec l’observation dès 2007 dans la rétine malade (DMLA forme sèche ou humide) d’une accumulation anormale sous la rétine de macrophages, ces cellules inflammatoires dont le rôle est normalement d'éliminer les bactéries. Depuis 2012, à l'Institut de la Vision, l’équipe de Florian Sennlaub (Directeur de Recherche Inserm) a élucidé les mécanismes moléculaires liant les facteurs de prédisposition génétique à l’accumulation de ces macrophages devenant toxiques pour les photorécepteurs. Ces découvertes constituent une avancée majeure dans la compréhension de la maladie car elles permettent d’envisager le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques pour la DMLA voire pour d’autres pathologies des photorécepteurs.

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Une thérapie contre la rétinopathie pigmentaire

On estime aujourd'hui à 30 000 le nombre de personnes touchées en France par la rétinopathie pigmentaire, avec une prévalence d'environ 1/4000 naissances. Elle est l'une des formes les plus courantes de maladies génétiques dégénératives de la rétine. Elle se caractérise notamment par la perte progressive des photorécepteurs (cônes et bâtonnets) et un dysfonctionnement de l'épithélium pigmentaire. Pour rappel, les cônes sont en charge de la vision des couleurs, tandis que les bâtonnets sont responsables de la vision nocturne. Si la rétinopathie pigmentaire est caractérisée dans un premier temps par une perte des bâtonnets, la dégénérescence des cônes suit dans un second temps bien que ces derniers ne soient pas initialement touchés par l'anomalie génétique. La conséquence pour le patient est une dégradation progressive périphérique puis centrale de la vision jusqu'à la cécité totale. Le Pr Sahel (PU-PH Sorbonne Université-Hôpital de la vision des Quinze-Vingts, Directeur de l’Institut de la Vision jusqu’en 2020) avait démontré l’existence d’un facteur de survie expliquant le phénomène. Il fit alors venir le Dr Thierry Léveillard (Directeur de Recherche Inserm) et leur équipe découvrira ce facteur de survie des cônes : RdCVF (pour Rod-derived Cone Viability Factor). Ce facteur fabriqué principalement par les bâtonnets maintient la survie des cônes, sa disparition à la disparition des bâtonnets explique la destruction secondaire des cônes. Pour empêcher cette perte secondaire des cônes, Thierry Léveillard (Directeur de Recherche Inserm) et José-Alain Sahel ont alors établi qu'un traitement par thérapie génique pour réintroduire le facteur RdCVF permet, chez l'animal, de ralentir l'évolution de la maladie, l’extrapolation à l’homme suggérant que les patients pourraient garder une vision de qualité toute leur vie. Le Pr Sahel resté très impliqué dans ce travail a créé avec le Dr Léveillard la société SparingVision pour traduire ces résultats en clinique. Un premier essai clinique de phase I/II a commencé en 2023. Mené à l’hôpital des Quinze-Vingts et aux Etats-Unis, pour des patients atteints de rétinopathie pigmentaire à un stade très avancé, cet essai coordonné par la Pr Isabelle Audo (PU-PH Sorbonne Université-Hôpital de la vision des Quinze-Vingts) a déjà montré l’absence de toxicité de la plus faible dose du vecteur viral. Ce traitement pourrait devenir un traitement indépendant du gène muté pour les patients atteints de rétinopathie pigmentaire.

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RdCVF : Rod-derived cone viabilty factor © Institut de la Vision.


Le point sur la neuropathie optique héréditaire de Leber (Nohl)

La neuropathie optique héréditaire de Leber résulte de mutations génétiques sur l’ADN mitochondrial. Etonnamment, bien que les mitochondries soient présentes dans toutes les cellules du corps humain, cette pathologie se caractérise uniquement par une baisse brutale de la vue jusqu'à la perte de la vision, sur les deux yeux. La perte de vision résulte d’une dégénérescence des cellules ganglionnaires qui envoient les informations visuelles au cerveau et forment le nerf optique. La maladie affecte principalement les hommes dans 80% des cas et se manifeste surtout entre 15 et 30 ans. S'il n'existe pour le moment aucun traitement permettant de prévenir ou stopper la baisse d'acuité, de nombreux espoirs sont portés par la thérapie génique afin de corriger par injection intravitréenne l'anomalie au sein des mitochondries. Convaincue par le Pr Sahel de rejoindre l’Institut de la Vision, la spécialiste des mitochondries, Marisol Corral-Debrinski (Directrice de Recherche CNRS) a développé sur l’animal cette thérapie génique particulière pour que le traitement puisse cibler les mitochondries. L’entreprise Gensight Biologics, issue de l’Institut de la Vision, a développé le vecteur thérapeutique de grade clinique, le GS010. Plusieurs études cliniques ont démontré l’efficacité du traitement avec une amélioration moyenne d'acuité supérieure à 15 lettres dans l’œil injecté ainsi qu'une amélioration de la qualité de vie des patients. L’amélioration se propageant dans l’œil non injecté initialement considéré comme le contrôle, les agences réglementaires ont demandé une nouvelle étude clinique dans laquelle certains patients ne seraient pas injectés avec le vecteur pour constituer un véritable groupe de patients contrôle placebo. Ce traitement ouvrirait la voie au traitement de la neuropathie optique de Leber mais potentiellement au traitement d’autres maladies mitochondriales.

Mieux soigner la douleur oculaire

La sécheresse oculaire est l'un des premiers motifs de consultation chez l’ophtalmologiste : caractérisée par une douleur à intensité variable, cette pathologie concerne entre 5 et 35% des personnes de 50 ans et plus. Elle compte parmi les douleurs oculaires fréquentes, dont les causes sont multifactorielles (climatisation, pollution, allergies, travail sur écran, etc.) et les traitements, peu nombreux, à l'efficacité limitée. C'est pourquoi la création d’une équipe par le Pr Chistophe Baudouin et sa direction actuelle à l'Institut de la Vision, par la Dr Annabelle Reaux-le-Guazigo (Chercheur Inserm) est particulièrement importante pour mieux comprendre les mécanismes de ces douleurs oculaires. L’équipe a en particulier découvert le rôle de l'inflammation chronique dans le dessèchement oculaire. En partenariat avec des industriels, elle a aussi pu démontrer sur des modèles animaux l’efficacité de collyres contenant des bloqueurs des enképhalinases. Dans une continuité translationnelle avec le service du Pr Baudouin, il a pu être montré que les nerfs cornéens présentent les mêmes modifications chez les patients et les modèles animaux. La création d'un centre de prise en charge de la douleur oculaire par le Pr Baudouin au sein de l'hôpital des Quinze-Vingts et l'étude de nouveaux biomarqueurs sont autant d'espoirs d’améliorer la douleur des patients atteints de ces maladies oculaires chroniques.

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Réseau de cellules inflammatoires à la surface de la conjonctivite © Institut de la Vision.

Rédaction Serge Picaud & Pr José-Alain Sahel - Institut de la Vision

SUITE dans le lien "A lire aussi" ci-dessous : "13 progrès à l'Institut de la Vision, 2e partie"

Photo en vignette : © Institut de la Vision - SU_LArdhuin

 

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24/01/2024

Entretien avec Pr José-Alain Sahel, retour sur l'histoire de l'Institut de la Vision Paris

À l'occasion de notre reportage exceptionnel sur l'Institut de la Vision Paris, la rédaction du Guide de la Vue a eu le plaisir et le privilège de s'entretenir avec le Pr José-Alain Sahel, afin qu'il partage avec nous sa vision sur cette grande aventure humaine. Avec son œil avisé et expert, il a su faire preuve de persévérance pour la réussite de ce projet qui a rencontré nombre de rebondissements et de freins.  

Comment qualifieriez-vous cette aventure, avec le recul ?

L’histoire de l’Institut de la Vision, c’est une aventure de la persistance, de la résilience au service des patients. Il a fallu partir de rien, ne pas se laisser abattre par le manque de moyens financiers et de soutien institutionnel. Il y a eu tellement de fois où il y a eu des raisons d’abandonner, comme lors de l’incendie deux mois après l’ouverture, sans parler des multiples mesquineries et coups bas du monde hospitalo-universitaire. A chaque fois, on se disait qu’il n’y avait pas le choix, qu’il fallait trouver des solutions. C’est ce que je dis toujours : « les patients n’ont pas le choix donc nous non plus ». Les patients nous font confiance, à partir de ce moment-là leurs questions deviennent notre problème. Je n’ai jamais accepté que qui que ce soit d’autre nous dicte nos priorités. C’est à nous de trouver les instruments intellectuels, technologiques, les talents pour avancer sur une route infinie.

Imaginiez-vous que vous en arriveriez là où en est l’Institut de la Vision aujourd’hui ?

Honnêtement non. Il y a eu pas mal de petits miracles, de choses extraordinaires qui se sont passées, qui ont permis d’avancer. Quand nous avons créé le laboratoire de physiopathologie de la rétine avec Henri Dreyfus et David Hicks, je n’avais jamais prévu qu’on arriverait à développer ce qu’on a fait avec l’Institut de la Vision, qu’il prendrait une telle ampleur et qu’on arriverait à attirer des gens aussi brillants. C’est ça qui a été extraordinaire. Nous avons été rejoints par des gens de très haut niveau au fur et à mesure : Serge (Picaud), puis Thierry (Léveillard), puis Alain Chédotal, Olivier Goureau, Jean Livet, Valentina Emiliani, Filippo Del Bene, Isabelle Audo, Christina Zeitz, Jens Duebel, Deniz Dalkara, Annabelle Reaux-Le Goazigo, Angelo Arleo et tant d’autres qui ont apporté leurs connaissances, leurs savoir-faire, leur enthousiasme et attiré des étudiants et collègues exceptionnels… Et ça continue. On a réussi à faire arriver progressivement des gens avec leur enthousiasme, leur propre charisme, qui en ont attiré d’autres. Florian Sennlaub, Olivier Marre, j’en oublie... Il y a de plus, un aspect humain. Ce sont beaucoup de gens de très grande qualité humaine. Il s’est créée entre nous une vraie amitié professionnelle, une vraie confiance.

 

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Pr José-Alain Sahel pour les 10 ans de l'Institut de la Vision Paris © Pierre Kitmacher

 

Vous avez souhaité être impliqué dans la conception de l’architecture de l’Institut de la Vision, pourquoi ?

Il me semble que l’architecture doit être au service d’un concept, construire une atmosphère. A Londres et dans beaucoup de sites, chaque laboratoire est fermé, il faut un code pour rentrer. C’est sûrement très bien sur le plan de la protection des données mais cela ne crée pas une situation où les personnes communiquent, se parlent, échangent. Cela crée un cloisonnement. Moi je voulais un endroit où les gens ne se sentent pas enfermés, où ils puissent développer le meilleur d’eux-mêmes et conduire des projets cheminant entre plusieurs équipes et champs disciplinaires. En réalité ce qui construit vraiment l’avenir, c’est l’imprévu, l’improbable. Ce sont les talents de gens qui arrivent avec leurs idées, leurs compétences. C’est ça qu’il faut réussir à faire émerger. On ne peut pas planifier, savoir à l’avance ce qui va arriver mais on peut créer les conditions d’émergence.

Propos recueillis par Aline Aurias. Photo en vignette : Institut de la Vision © SU_LArdhuin

 

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17/01/2024

Institut de la Vision, histoire d'une réussite à l'international

Voici la 2e partie de la fabuleuse histoire de l'Institut de la Vision à Paris ! La construction minitieuse de ce centre de recherche à l'aura internationale, est une aventure avant tout humaine, avec l'impulsion et l'engagement de professionnels passionnés et pugnaces, des découvertes révolutionnaires, et des travaux et méthodes d'organisation référents dans le monde de l'ophtalmologie.
Lire la 1ere partie "Institut de la Vision, histoire d'une puganicité collective" >

 

 

L'Institut de la Vision, une aventure humaine collective

Au fil des ans, les opérations se diversifient, avec des traversées de l’Europe en tandem, un membre de l’équipe et un aveugle, pour rejoindre Berlin, Londres, Prague, Rome ou Bruxelles, en donnant des conférences aux étapes afin de faire connaître ces pathologies de la rétine, l’importance de la recherche, et de collecter des fonds. « On pédalait 200 kilomètres la journée, et le soir on expliquait l’importance de la recherche effectuée par l’équipe » détaille Gérard Muller. « Toute cette aventure nous a énormément apporté, à nous, les patients. Elle nous a fait nous sentir valorisés et utiles. José n’aime pas quand je dis ça, mais il m’a fait revoir, car grâce à lui, j’ai découvert le monde associatif. Tous ces événements étaient des occasions pour la population d’échanger avec des patients et des chercheurs, mais ils nous permettaient aussi de mieux nous connaître. Les cliniciens voient leurs patients, bien sûr. Mais les chercheurs, qui pour certains travaillent sur des cultures cellulaires, parfois ils n’avaient jamais vu un aveugle. Le fait de nous voir nous engager à côté d’eux a été un formidable moteur pour eux. Derrière ces expériences, ces cellules, il y avait des visages, des personnes. » s’émeut Gérard Muller. Loin d’être dérisoires, les levées de fonds qu’ils organisent ont un impact très concret pour le laboratoire. Parmi les coups d’éclat de l’ADRET, avec le soutien de la ville de Strasbourg, Gérard Muller mettra en œuvre une vente massive des lunettes sûres pour voir l’éclipse de 1999. Achetées 5 francs, elles étaient revendues 10, le bénéfice revenant à l’association. Cette seule opération rassemblera 2 millions de francs. Plus de 430 000 euros.

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Plan Institut de la Vision © Brunet Saunier Architecture

 

1995, des recrutements d'experts passionnés et motivés !

Ces collectes de fonds permettent de recruter un premier salarié en 1995, Serge Picaud, l’actuel directeur de l’Institut de la Vision. Alors jeune post-doctorant brillant, formé à Francfort et Berkeley, il amène avec lui sa compétence en électrophysiologie. « Quand je l’ai rejoint, le laboratoire était en genèse. Il y avait tout à faire, au sens propre du terme, puisque quand je suis arrivé les patients et leurs familles avaient détruit les paillasses inadaptées à la masse. C’est ça qui était enthousiasmant ! Actuellement, si je demandais à mes étudiants de s’impliquer en cassant des paillasses au laboratoire, ils tomberaient des nues » sourit celui-ci. A mesure de la croissance, presque organique, du laboratoire, ce seront bientôt 7 à 8 personnes qui sont salariées de l’association. Parmi celles-ci, Manuel Simonutti, recruté pour prendre en charge l’animalerie. « Au tout début on travaillait dans des pièces qui n’étaient pas ventilées, sans logiciel de gestion de l’animalerie. Il fallait tout laver à la main… » se souvient celui qui est désormais responsable de l’animalerie de l’Institut de la Vision et de la plate-forme d’expérimentation animale. Le nombre d’animaux sous sa responsabilité a ainsi été multiplié par 8, et les conditions de travail ont changé du tout au tout… Tout comme sa collègue Valérie Forster, il rentrera dans « cette aventure un peu particulière », comme il la qualifie, comme technicien. Encouragés par l’équipe, ils passeront ensuite des concours internes, jusqu’à devenir ingénieurs de recherche. Pour eux, « l’ascenseur social fonctionne à plein », selon les mots de Valérie Forster. « On était tous jeunes, on a embarqué dans cette petite barque, et on a ramé, ensemble » se souvient celle-ci. Et il en faudra de l’énergie pour ramer. « En même temps qu’on créait le laboratoire, j’étais de garde une semaine sur 5, j’opérais la nuit, en plus de nombreuses consultations et interventions chirurgicales parfois très complexes… on n’arrêtait pas. Et j’avais une famille, des enfants. Mais j’avais l’impression qu’il n’y avait pas à discuter, que c’était ce qu’il fallait faire. Et je pense que c’est effectivement ce qu’il fallait faire, c’était un besoin qu’on partageait avec les patients. Et puis c’était une autre époque, celle d’avant les 35h » se remémore le Pr Sahel.

Un début de reconnaissance suite aux premières publications

A partir de 1996, avec des moyens toujours très limités au soutien sans faille de l’ADRET, et de faibles financements par l’Inserm et l’université, l’équipe commence à publier des résultats dans de très grands journaux scientifiques. Pourtant, se souvient José-Alain Sahel, le soutien institutionnel reste limité, « personne ne croyait à notre histoire. On sortait de nulle part, personne ne voulait envoyer de très bons étudiants dans notre laboratoire… ». C’est l’époque où José-Alain Sahel contacte Pierre Chambon, qui dirige alors l'Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire (IGBMC) de Strasbourg. Son équipe avec Saddek Mohand-Said, un ophtalmologiste algérien préparant une thèse sous sa direction, vient de mettre en évidence l’existence d’interactions cellulaires entre les photorécepteurs à bâtonnets et les photorécepteurs à cônes, et le Pr Sahel recherche quelqu’un de courageux et méthodique pour déterminer les voies de signalisation sous-jacentes. Pierre Chambon lui envoie le jour même Thierry Léveillard. Commence alors une collaboration de plus de 25 ans sur les facteurs de survie des cônes, qui aboutira à des publications prestigieuses, des brevets multiples, la création d’une start-up et l’entrée en clinique d’un traitement, peu avant la mort prématurée de Thierry Léveillard en juin de cette année.

Cette période de la fin des années 90 voit les résultats tomber les uns après les autres, et, enfin, une forme de reconnaissance institutionnelle. L’Institut d’ophtalmologie de Londres cherche alors à recruter José-Alain Sahel qui obtient de faire revenir toute l’équipe. Ils sont prêts à recruter tout le monde, en bloc, quand enfin l'Inserm intervient pour les faire rester en France. Pour autant, il n’est toujours pas possible d’obtenir les moyens dont ils ont besoin à Strasbourg. Heureusement, en 2002, l’hôpital des Quinze-Vingts - Paris 12e - propose de les accueillir. « Au moment où je me suis rendu compte que nous étions dans une impasse à Strasbourg, j’ai dû annoncer à l’équipe que nous avions une opportunité, d’abord à Londres, puis à Paris. Sur les 50 que nous étions à Strasbourg, 20 personnes du noyau dur ont suivi, avec leurs familles, à l’exception importante de David Hicks, dont la famille ne voulait pas revenir à Paris. Ça a été une migration en masse, portée par cette confiance dans ce qu’on faisait ensemble » explique le Pr Sahel. Pour Valérie Forster, qui semble assez bien résumer le sentiment de ceux qui ont suivi, « quand le tournant vers Paris s’est amorcé, la question de suivre ou pas ne s’est pas posée. C’était la suite logique de l’aventure. Notre petite barque était devenue un beau voilier, et je ne me voyais pas quitter le navire ». Mais là encore, les tutelles s’impliquent peu, et c’est à l’équipe de compenser, notamment dans la gestion de la logistique du déménagement de plus de vingt familles. Tandis que Serge Picaud organise le transfert des équipements et du personnel, José-Alain Sahel prend contact avec la mairie de Paris et l’Inserm pour faciliter la prise en charge des personnels à leur arrivée sur Paris, notamment en termes de logement.

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Chantier de l'Institut de la Vision en janvier 2007 © Brunet Saunier Architecture

A Paris, l'aventure continue

L’équipe s’installe donc à l’Hôpital Saint-Antoine. Mais les conditions ne sont pas du tout celles espérées. Si le projet de créer un Institut est déjà dans leur tête, la réception n’est pas à la hauteur de leur enthousiasme, car ne leur a été cédé qu’à peine un demi-étage dans un état déplorable. Portée par ses succès scientifiques, l’équipe croît pourtant de nouveau, et se retrouve rapidement à l’étroit. Mais, la construction de l’Institut ne commencera pas immédiatement, faute de moyens financiers. Deux ans après le transfert du laboratoire à Paris, en 2004, la création des partenariats public-privé laisse entrevoir à José-Alain Sahel et Pierre Bordry, le président du conseil d’administration de l'hôpital des Quinze-Vingts, une solution de financement pour la construction de l’Institut de la Vision, qui sera le premier partenariat public privé pour la construction d’un institut hospitalier. La première pierre en sera posée fin 2006. Encore deux ans plus tard, en décembre 2008, la construction est enfin terminée. Ou presque, car quand l’équipe rentre dans les murs, l’animalerie n’est pas encore prête. Les difficultés, elles, sont loin d’être terminées. Car en février 2009, les ouvriers travaillant pour finaliser le chantier déclenchent un incendie dans la salle des machines de l’Institut, responsable notamment de la circulation de l’air dans l’Institut. L’ensemble du bâtiment, des équipements, se retrouve recouvert d’une couche de cendres corrosives, puis inondé lors de l’intervention rapide, efficace et salvatrice des pompiers. Tout le personnel évacue, dans un brouillard suffocant, cornaqué par Alvaro Rendon qui devra presque arracher à son poste de travail une de ses collègues qui a un document urgent à finir d’écrire et d’envoyer. Certaines équipes retournent à l’hôpital Saint-Antoine. Grâce à leur partenariat avec la faculté de médecine de Sorbonne Université, d’autres seront accueillies dans l’université Pierre et Marie Curie, dans des locaux de Jussieu en cours de… désamiantage. Les équipes ne réintègreront l’Institut de la Vision qu’en 2010, pour continuer à y mener le travail formidable qui fait maintenant la renommée internationale de l’Institut, qui a inspiré la création de plusieurs homologues dans le monde.

Institut de la Vision © Brunet Saunier Architecture

Institut de la Vision © Brunet Saunier Architecture

 

NE MANQUEZ PAS : l'interview exceptionnel du Pr José-Alain Sahel dans le lien "A lire aussi" ci-dessous".

Propos recueillis par Aline Aurias. Photo en vignette : Institut de la Vision © SU_PKitmacher

 

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#Santé

08/01/2024

L'Institut de la Vision, histoire d’une pugnacité collective

1ere partie de l'histoire de l'Institut de la Vision - Paris. Plus de 300 chercheurs et personnels de recherche, des équipes d’envergure internationale, plusieurs centaines de publications par an, plus de 100 essais cliniques chaque année, un taux record de succès dans la compétition pour les financements de recherche les plus compétitifs (par exemple, l'ERC, European Research Council), un bâtiment et des équipements ultramodernes, intégrant une dizaine de plateformes technologiques de pointe… l’Institut de la Vision est à l’avant-garde de la recherche translationnelle en matière d’ophtalmologie. Mais pour en arriver là, la route a été longue. Des débuts obscurs à l’actuel institut baigné de lumière, jusque dans son architecture, retour chronologique et thématique sur cette incroyable histoire scientifique et humaine, à travers les récits de celles et ceux qui l’ont vécue et la vivent.

En 1987, José-Alain Sahel, un jeune ophtalmologiste...

José-Alain Sahel, un jeune ophtalmologiste formé à Paris, aux Hôpitaux universitaires et à l’université Louis Pasteur de Strasbourg, rentre de l’université Harvard, à Boston, Etats-Unis. Aux USA, le jeune chef de clinique a appris à s’intéresser de près à la rétine, et à la recherche translationelle auprès de deux figures majeures du domaine, Daniel Albert et John Dowling. Pour continuer en France des recherches sur la rétine, il sollicite le doyen de l’université de Strasbourg. Afin d’obtenir un contrat de recherche externe de l’Inserm. Il a besoin d’un peu de place dans un laboratoire. Qu’on lui refuse. « J’étais juste un médecin qui voulait faire de la recherche. Je n’avais pas de crédibilité particulière », explique aujourd’hui le Pr Sahel. Le jeune docteur ne se décourage pas et fait le tour des collègues. L’un d’entre eux finit par lui signaler que la cave de son laboratoire est disponible. C’est dans ce réduit, aidé par une technicienne à temps partiel, que le futur Pr Sahel jette les bases de ce qui deviendra le laboratoire « Physiopathologie Cellulaire et Moléculaire de la Rétine ».

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Entrée de l'Institut de la Vision © SU_LArdhuin

Et puis ils furent cinq, chercheurs, cliniciens, ophtalmologistes

Au tout début des années 90, sa démarche éveille l’attention de Henri Dreyfus à Strasbourg et de David Hicks à Paris, tous deux chercheurs Inserm. Formé à l’étude des mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans la différenciation, la fonction et la survie de la rétine, dans un très grand laboratoire de l’université Rockefeller, à New York, David Hicks est intéressé par l’approche que José-Alain Sahel a envie de mettre en place, cette collaboration entre chercheurs et cliniciens. Dans le même temps, un autre chercheur Inserm, Henri Dreyfus, directeur de l’équipe de « Neurodifférenciation » du centre de Neurochimie du CNRS, puis responsable de l’antenne du centre de Neurochimie du CNRS à Strasbourg Cronenbourg, s’intéresse également à l’aventure balbutiante de José-Alain Sahel. Car peu de personnes travaillent sur le sujet en France, il existait un laboratoire Inserm dirigé par Yves Courtois, un autre dirigé par Janine Nguyen Legros à Paris, une unité dirigée par le Pr Yves Pouliquen. Egalement, une petite équipe va se créer à Montpellier à la même période, là aussi autour d’un ophtalmologiste, lequel avait envisagé de les rejoindre à Strasbourg, à une époque où le projet n’avait qu’un faible potentiel... Ensemble, Sahel, Dreyfus et Hicks créent l’équipe « Physiopathologie rétinienne », dont Henri Dreyfus prend la direction, amenant dans ses bagages une de ses techniciennes, Valérie Forster. « A l’époque, j’étais en stage d’insertion professionnelle dans le laboratoire du Dr Dreyfus. J’y apprenais la culture cellulaire. Et j’ai suivi mon patron. » indique celle qui est aujourd’hui responsable de la culture cellulaire à l’Institut de la Vision. Un changement de doyen, et l’équipe se voit attribuer une ancienne animalerie désaffectée, mais non nettoyée et malodorante ! Ce sera là, dans les toilettes en cours de destruction de l’animalerie du pavillon Laveran de l’université de Strasbourg que David Hicks réalisera la première culture cellulaire de l’équipe.

De l'équipe initiale au laboratoire de recherche

Si la petite équipe a grandi, il faut être trois chercheurs pour être officiellement reconnus comme groupe de recherche. Or, les médecins ne comptent que pour 0,5... Henri Dreyfus contacte alors un de ses anciens collègues du centre de Neurochimie de Strasbourg, Alvaro Rendon, spécialiste de la dystrophie de Duchenne, une pathologie neuromusculaire qui provoque la dégénérescence progressive de tous les muscles de l’organisme. « J’étais alors dans une passe difficile après le décès de ma femme et j’envisageais d’arrêter la recherche. Quand Henri Dreyfus m’a contacté, j’ai d’abord refusé : je n’avais jamais travaillé sur la rétine car il n’y avait pas d’aspect ophtalmologique dans mon domaine de spécialité. Mais au même moment est sortie la première publication scientifique faisant état d’une atteinte rétinienne chez les patients atteints de la myopathie de Duchenne ! Je me suis dit que c’était un signe, et c’est comme ça que j’ai rejoint l’équipe » se rappelle avec enthousiasme Alvaro Rendon, actuellement Directeur de recherche émérite au CNRS. Fort de son petit groupe, Jose-Alain Sahel fait de nouveau le siège de la Faculté de Médecine et obtient pour son équipe toute neuve un étage désaffecté dans une clinique médicale. Rien n’est adapté à la recherche médicale dans cet immeuble, il y a tout à construire. Et dans ce chantier, l’équipe pourra compter sur l’aide de ses patients.

institut-de-la-vision-c-brunet-saunier-architecture-2-guide-vue © Brunet Saunier Architecture

Institut de la Vision © Brunet Saunier Architecture

Lorsque les patients entrent dans la danse

En effet, lors d’une de ses consultations, José-Alain Sahel reçoit la visite de Gérard Muller et Jean Kuhn, atteints tous deux de rétinopathie pigmentaire. Les deux patients ne sont pas venus pour une consultation en ophtalmologie, d’autant qu’il n’existe à l’époque aucun traitement pour leur pathologie, mais pour discuter avec le jeune professeur d’ophtalmologie du CHU de Strasbourg. Ils ont en effet entendu parler de son projet de transplantation de cellules de la rétine, qui leur donne un véritable espoir. « J’ai rencontré le Pr Sahel pendant ma période de déni, où le handicap s’installait et ma pathologie me devenait visible » se souvient Gérard Muller. « Tout de suite, on lui a demandé comment on pouvait l’aider. Nous avons créé ensemble une association de soutien, l’ADRET, l’Association pour le développement de la rétine et sa transplantation. Mais l’adret, c’est aussi le côté ensoleillé de la montagne. ». A l’arrivée dans l’étage inoccupé de la clinique médicale, les membres de l’équipe et ceux de l’ADRET, qui sont des patients, leurs familles et leurs amis, prennent en main une large part des travaux. Peinture, électricité, maçonnerie, ils font tout eux-mêmes, ou presque, sous la direction d’Alvaro Rendon, catapulté chef de chantier. En parallèle, l’association commence à organiser des évènements caritatifs, pour lever des fonds. Thés dansants, vente de gâteaux sur le marché de Noël de la place Kléber (parfois par -5°C), construction de la plus grande couronne de l’avent de France, évènements au Lions Clubs, grand bal viennois avec orchestre directement importé de Vienne, dîners de gala… les idées ne manquent pas. Membres de l’association, membres de l’équipe et leurs familles, chacun s’implique à sa mesure.

SUITE dans le lien "A lire aussi" ci-dessous : "Institut de la Vision, histoire d'une réussite à l'international".

Propos recueillis par Aline Aurias. Photo en vignette : Institut de la Vision © Brunet Saunier Architecture

 

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#Santé

12/12/2023

UNADEV : prévenir c’est agir

Afin de ralentir la progression vers la malvoyance et la cécité, l’Unadev, Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels, s’est engagée depuis une dizaine d’années dans une campagne de prévention et de dépistage gratuite de maladies dites cécitantes qui, pour la plupart, sont liées à l’âge et évitables.

L’objectif de l’Unadev est de permettre que ces maladies soient dépistées le plus tôt possible afin d’être prises en charge rapidement. Ces dépistages, proposés sur le territoire national, sont gratuits pour le grand public. La sensibilisation au handicap visuel est un axe majeur pour cette association. De multiples actions pédagogiques et expérientielles sont également menées au sein de structures publiques et privées, d’établissements scolaires et d’entreprises. Par le financement de programmes de recherche et d’innovation, l’Unadev contribue grandement à accompagner la recherche ophtalmologique. Plus d’un million d’euros sont consacrés à la recherche chaque année depuis 2015.

Une campagne nationale de sensibilisation, d’information et de dépistage gratuit du glaucome

Première cause de cécité absolue dans le monde et seconde cause de cécité en France, le glaucome est une pathologie méconnue du grand public. 1 à 2% de la population de plus de 40 ans est susceptible de développer un glaucome. Depuis 2011, en partenariat avec l’équipe d’ophtalmologie du CHU de Bordeaux, l’Unadev a lancé une campagne nationale de sensibilisation et de dépistage gratuit du glaucome. Face au succès de cette campagne, l’Unadev a créé le Bus du glaucome, une semi-remorque aménagée avec un cabinet d’ophtalmologie. Avec le soutien de la Société Française du Glaucome (S.F.G), la Société Française d’Ophtalmologie (S.F.O) et l’Association France Glaucome (A.F.G), le Bus du glaucome sillonne la France pour aller à la rencontre du grand public et ainsi permettre au plus grand nombre de connaître la maladie et de se faire dépister. Depuis la création du Bus du Glaucome, l’Unadev a accueilli plus de 41 000 personnes, et permis de dépister plus de 2 500 suspicions de glaucome, soit plus de 6 %. Ces personnes repartent avec la recommandation de consulter un médecin ophtalmologiste rapidement et un livret avec leurs résultats. Ce pourcentage élevé montre la nécessité de cette campagne de sensibilisation.

 

"La campagne du bus du glaucome menée par l'Unadev est la seule démarche de dépistage et d'information sur le glaucome réalisée de façon systématique et nationale en France. C'est une excellente initiative, qui permet à chaque fois de dépister de nombreux cas de glaucome, et d'informer la population et les médias de la problématique du glaucome."

Pr Florent Aptel, Président du conseil scientifique de l’Association France Glaucome

 

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Bus du Glaucome

 

Depuis 2011, le bus de l’Unadev a fait étape dans 93 villes et a réalisé 197 campagnes de prévention à travers le territoire national et dans l’ensemble des régions de manière harmonieuse : 34 villes en Nord-Ouest, 8 en Nord-Est, 22 en Sud-Ouest, 21 en Sud-Est et 8 en Ile-de-France.

"L'équipe de l'Unadev m'a dépisté un début de glaucome, j'ai ainsi obtenu un rendez-vous rapide chez mon ophtalmologiste pour mon suivi et la mise en place d'un traitement. Merci au bus du glaucome et à son admirable équipe." 

Témoignage d'un patient, Bus du Glaucome de Lyon

 

Une campagne en entreprises pour favoriser le dépistage précoce

En 2022, l’Unadev a constaté que 2 personnes sur 3 accueillies au sein du Bus étaient âgées de plus de 65 ans. Afin de favoriser un dépistage plus précoce, l’Unadev a ainsi mis en œuvre une campagne de prévention et de dépistage en entreprises, à destination des actifs âgés de 40 à 65 ans.

Une campagne en zones rurales pour lutter contre les déserts médicaux

Face à la difficulté pour le Bus de faire étape dans les petites villes et les communes trop souvent déserts médicaux, l’Unadev a lancé en 2022 une campagne de sensibilisation aux pathologies cécitantes et de dépistage en zones rurales, en partenariat avec les collectivités locales. L’association a fait le choix de mener cette opération dans les huit départements où le délai d’attente de rendez-vous ophtalmologique est le plus
long. L’objectif est d’aller vers les personnes en rupture de soin, n’ayant pas eu de consultation depuis un an et bien au-delà. Les premiers tests se sont fait en Creuse et en Corse.

Vous êtes ophtalmologistes, l’Unadev a besoin de vous !

Afin de mener ses campagnes dans les déserts médicaux, auprès des entreprises et du grand public, l’Unadev sollicite des partenaires tels que les CHU, CHR et recrute des ophtalmologistes de ces établissements ou des professionnels libéraux pour réaliser les consultations sur une journée ou demi-journées dans chaque ville étape. Pour assurer les consultations de dépistage, l’Unadev met à disposition le matériel suivant : un tonomètre à air, un Pachymètre et un rétinophotographe. La journée de consultations donne droit au versement d’une rémunération forfaitaire.

"Depuis la création de la tournée, j’ai participé au Bus du Glaucome, et je suis persuadé que ce type d’opération a un impact médiatique fort, en donnant des informations très utiles aux patients et à leur entourage."

Pr Philippe Denis, Président de la Société Française du Glaucome

 

L’Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels agit pour améliorer la vie quotidienne des personnes aveugles et malvoyantes, prévenir le handicap visuel et plaider pour une société inclusive qui garantit à tous un épanouissement individuel et collectif.

Les dates de la tournée du Bus en 2024

UNADEV faire don association glaucome

  • Du 18 au 20 janvier aux SABLES-D’OLONNE
  • Du 6 au 8 février à MONTPELLIER
  • Du 12 au 14 mars à PERPIGNAN – Semaine Mondiale du Glaucome
  • Du 26 au 28 mars à LIMOGES
  • Du 9 au 11 avril à CLERMONT-FERRAND
  • Du 14 au 16 mai à ORLÉANS
  • Du 4 au 6 juin à TOURS
  • Du 10 au 12 septembre à ANGOULÊME
  • Du 8 au 10 octobre à PARIS – Journée Mondiale de la Vue
  • Du 22 au 24 octobre à SAINT-DENIS
  • Du 12 au 14 novembre à LILLE – Journée Mondiale du diabète
  • Du 26 au 28 novembre à BEAUVAIS

Attention, contraints d’obtenir des autorisations des municipalités et des accords des ophtalmologistes locaux, le calendrier de la tournée peut être soumis à des changements ou à des annulations.

Renseignez-vous sur unadev.com.

Faire un don à l'Unadev >>

  logo-unadev-guidevue

Photo en vignette : ©YakobchukOlena-istockphoto.com

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#Evénements

01/12/2023

Le magazine LUNETTES Galerie édition hiver 2023-2024 est disponible !

Le magazine LUNETTES Galerie édition hivernale de décembre 2023 est paru ! Faites-vous plaisir en dévorant ces pages.

En couverture : élégantes lunettes de soleil carrées Carolina Herrera (modèle HER 0186/S) en acétate épais, finement travaillées (insert diagonal, logo monogramme et riche palette de couleurs) pour un contraste sophistiqué. Un design audacieux pour un charme contemporain. Lunettes distribuées par Safilo.

Edito :

Qu’on se le dise ! Pas question d’hiberner sitôt que les températures viennent à baisser. La preuve avec ces séduisantes nouveautés, optiques et solaires, dénichées au dernier Mondial de l’optique, le Silmo Paris, —édictant les tendances du moment—, et qui sont enfin arrivées dans notre hotte pour nous en mettre… plein les yeux. Du Luxe, du Fashion, de la fantaisie, de l’originalité, de belles matières, des bouquets de couleurs, du savoir-faire… voilà de quoi faire le plein de merveilles, pour illuminer nos regards. Quoi de mieux que cette festive saison pour de nouvelles résolutions ? Aller au bout de ses envies, relever de nouveaux défis, mettre des paillettes dans sa vie, accueillir ce qui vient et se sentir bien. Histoire de voir la vie… EN ROSE, SOUS UN ŒIL NOUVEAU, DU BON CÔTÉ. Ode au confort et à la douceur, aux choses qui brillent et qui pétillent, nous font plaisir, nous embellissent ; aux précieux moments à partager pour apprendre, se cultiver, découvrir ; à la joie de vivre (ensemble) et aux éclats (de rires) en toutes occasions. Un hiver lunetté tout feu, tout flammes, soufflant le show pour nous réchauffer le moral !
Un numéro, curieux et réjouissant ? Voilà bien là, notre intention. Et au sommaire de nos attentions, se bousculent d’inspirantes expos (Van Gogh, Mark Rothko, Nicolas de Staël, le sport…), des livres contant de belles histoires, la saga Porsche, l’épopée Pinault, le “journal en images” d’Helmut Newton, mais aussi dans nos pages, des stars à copier paradant toutes lunettes dehors, et des envies déco, mode & beauté, à rajouter sur la liste de nos souhaits. Belle lecture à tous, et… chaleureux hiver !

Carine Bruet

NOUVEAU ! Toute l'actualité Fashion Eyewear sur Lunettes-Galerie.com ! Cliquez, zieutez, trouvez vos futures lunettes...

 

lunettes-carolina-herrera-by-safilo-modele-her-0186

Lunettes Carolina Herrera by Safilo - Modèle HER 0186/S

 

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